Alors que l'Europe cherche à construire l'économie durable de demain, il est crucial que nos entreprises technologiques bénéficient d'un financement solide à chaque étape de leur croissance, depuis leur création jusqu'à leur transformation en géants mondiaux. Bien que l'écosystème européen soit devenu plus compétitif au cours de la dernière décennie, les États-Unis conservent un avantage dans le financement late stage et l’historique de sorties de taille significative.
Il y a de nombreuses raisons à cela, l'une d’elles est le rôle des investisseurs private equity. Aux côtés des introductions et des acquisitions stratégiques de grandes entreprises innovantes, le private equity s'est révélé être l'une des options les plus prometteuses pour offrir aux startups le financement nécessaire à la poursuite de leur développement. Comprendre l’univers du private equity va devenir de plus en plus important pour les VC européens comme pour les entrepreneurs. Voyons comment cette relation évolue.
La vue d'ensemble
Selon une étude de Clipperton, les rachats par des acheteurs stratégiques représentaient 75 % des sorties avant 2010, tandis que les introductions en bourse représentaient 17 % de toutes les sorties de startups soutenues par des fonds VC. Cependant, entre 2021 et 2023, 24 % des sorties de startups soutenues par des VC ont été réalisées par des fonds de private equity, contre seulement 8 % entre 2006 et 2010. Plus notable encore, 80 % des sorties pour les entreprises de logiciels ont été des rachats par des fonds de private equity en 2023.
Le private equity se tourne de plus en plus vers les sociétés technologiques. Le secteur est le segment qui connaît la plus forte croissance pour les rachats d'entreprises par des fonds de private equity dans le monde, représentant 48 % de la valeur des transactions au premier trimestre 2023, contre 37 % en 2022 et 22 % en 2021 selon cette même étude.
Une tendance qui va continuer à prendre de l'ampleur. Le rapport annuel d'Invest Europe a révélé que les fonds de buyout européens ont levé 95,4 milliards d'euros en 2023 – soit 72 % de tous les fonds levés pour l'investissement en innovation, y compris les fonds VC et growth. Ils représentent donc une source de dry powder considérable.
Les professionnels du private equity récemment interrogés par Roland Berger dans le cadre de son rapport European Private Equity Outlook 2024 confirment cette attractivité et anticipent, pour 73% d’entre eux, une hausse du nombre de transactions dans le secteur Technologie, Logiciels et solutions digitales.
Pourquoi le private equity ?
En effet, les sociétés de logiciel B2B sont particulièrement attractives pour les fonds de private equity pour plusieurs raisons. Elles combinent notamment croissance, création de valeur significative, marges élevées, prévisibilité des revenus grâce au modèle d’abonnement, efficacité capitalistique, capacité à piloter la croissance et la trajectoire de rentabilité, capacité à s’internationaliser, intérêt stratégique et multiples voies de sorties, etc.
Rien que sur le premier semestre 2024, six transactions ont dépassé les 500 millions de dollars, de LumApps racheté par Bridgepoint pour 650 millions de dollars à Darktrace racheté par Thoma Bravo pour près de 5 milliards d’euros. Ces opérations permettent de générer de la liquidité aux VC tout en fournissant de nouveaux capitaux à la société pour des acquisitions futures.
Ce ne sont que quelques exemples du partenariat entre private equity et startups. Mais à mesure que le marché technologique européen mûrit, il y a un besoin de fonds qui apportent une grande valeur ajoutée, au-delà d’une simple liquidité, afin de préparer les sociétés technologiques dans leur transformation du VC vers l’univers du private equity.