Potabiliser 50 m³ d’eau par jour dans le désert du Maroc, c’est l’ambition d’Osmosun. La startup née en 2014 a déjà implanté environ 70 unités de dessalement, en Europe mais aussi à Madagascar, en Namibie ou en Afrique de l’ouest. Elle signe désormais son premier projet dans le désert marocain. L’objectif : irriguer une plantation écologique de 38 hectares dans le cadre d’un projet d’agriculture régénératrice. L’eau est captée dans des nappes souterraines d’eau saumâtre et irrigue, après traitement, 31 hectares de plantations de figuiers, grenadiers, caroubiers, et de plantes telles que le géranium et le romarin.
« Moins de précipitations, une consommation en hausse »
« Ces dix dernières années, le pays a enregistré beaucoup moins de précipitations que d’habitude mais sa consommation d’eau a continué à augmenter du fait de la hausse du niveau de vie de la population. Le Maroc se retrouve donc en déficit d’eau potable, les besoins sont immenses et la pays doit sécuriser son approvisionnement avec du dessalement. Pour nous, il s’agit donc d’un gros marché », souligne Maxime Therrillion, directeur du développement d’Osmosun, qui vient d'y créer sa première antenne à l’étranger, en s’adossant au groupe industriel marocain PCS, pour accélérer le développement de projets sur place. Un programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation est d'ailleurs en cours. Et la technologie d’Osmosun a convaincu.
La startup a mis au point un procédé bas carbone pour dessaler l’eau de mer grâce à l’énergie solaire. « Notre solution est brevetée, souligne Maxime Therrillion. Elle consiste à associer les deux solutions les plus matures sur le marché. » L’osmose inverse, d’une part, qui permet de mettre sous pression l’eau salée, via un système de membranes, pour ne filtrer que le liquide et laisser la saumure d’un côté. Seul souci : ce procédé consomme beaucoup d’énergie. « Nous avons donc voulu l’associer à l’énergie solaire, via le photovoltaïque, qui est l’énergie la moins chère, pour être plus compétitif. »
Entrée en bourse en 2023
Après deux ans de développement technologique, puis deux années de démonstration technique et commerciale, la société a levé 2 millions d’euros en 2019 pour assurer son développement. Puis en 2023, elle est entrée en bourse afin de changer d’échelle. « Le but était d’avoir des capitaux pour accélérer notre développement. Nous ne portons pas les investissements, nous sommes rémunérés pour l’installation de projets, mais comme tout industriel, nous avons de gros besoins de trésorerie », précise le directeur du développement.
La société de 30 salariés ambitionne ainsi de multiplier les implantations au Maroc mais également de cibler d’autres gros marchés en Afrique de l’Ouest et au Maghreb, via son antenne locale. « On constate un déficit chronique des précipitations sur plusieurs géographies, ce sont les zones que nous ciblons », poursuit le directeur du développement d’Osmosun qui vient également de signer un projet dans le sud de la France.