Karmen a été lancée fin 2021 à partir d’un constat simple : les PME sont aujourd’hui mal accompagnées par le secteur bancaire traditionnel sur leurs problématiques de financement court terme. Pour pallier ces problèmes de trésorerie, la startup annonce avoir obtenu 100 millions d'euros en dette auprès du fonds Fasanara Capital. La fintech va ainsi pouvoir aider davantage de petites et moyennes entreprises dans leurs besoins en fonds de roulement et déployer sa nouvelle solution d’affacturage, Karmen Factor.
« Le financement est aujourd’hui le nerf de la guerre, trop de faillites résultent de ce problème de besoin en fonds de roulement (BFR) », commente Gabriel Thierry, l’un des trois cofondateurs. « Notre approche est nouvelle, flexible, démocratique et digitalisée. Avec Karmen, le financement est presque instantané, là où il pourrait prendre 6 mois dans une banque traditionnelle. » Son API vient se connecter en temps réel à tous les différents outils de l’entreprise : comptabilité et facturation, comme Stripe ou Pennylane, afin de collecter de la donnée en temps réel pour mieux comprendre la PME. « Nous fonctionnons à l’inverse des banques qui utilisent des documents comptables et fiscaux qui ne sont produits qu’une fois par an et ne sont pas aussi parlants. »
Des enveloppes de financement entre 20 000 euros et 3 millions d’euros
Pour financer les crédits octroyés, Karmen lève de la dette structurée pour redéployer l’argent chez ses clients. « C’est comme une enveloppe de crédit placée dans un fonds spécialisé et réglementé, agréé par l’AMF, qu’on reprête à nos clients ». La force de son modèle réside dans l’absence de demande de garanties : la startup s’appuie sur la donnée pour minimiser les risques. « Notre fourchette d’intervention va de 20 000 euros minimum de crédit à 3 millions d’euros. Nous prenons une commission fixe, entre 0 et 5 % et 7 ou 8 % selon le niveau de risque et la durée du crédit, de 2 à 24 mois. »
Cette ligne de crédit d’envergure doit permettre à Karmen d’accompagner davantage de PME dans leurs besoins en financement et de développer Karmen Factor, son produit d’affacturage invisible. Sans cession de créance, l’outil offre la possibilité aux entreprises de récupérer de la trésorerie immédiate tout en préservant leurs relations clients. Les délais de paiement, soumis à une forte saisonnalité, peuvent en effet être difficiles pour de petites entreprises. « Nous allons également poursuivre le déploiement de notre solution de financement embarqué sur d’autres fintechs par le biais de notre API, par exemple chez Qonto où ils n’ont pas la réglementation pour le faire », poursuit Gabriel Thierry. Karmen prévoit enfin une expansion à l’international grâce à l’agrément du fonds par l’AMF. Ce passporting européen lui ouvrira les portes de la Belgique en 2024 puis de l’Europe du sud en 2025.