Tournée vers l’océan, la région Bretagne compte deux capitales labellisées French Tech : French Tech Rennes St Malo & French Tech Brest Bretagne Ouest (qui couvre les villes de Brest, Lannion & Quimper). Deux pôles qui avancent main dans la main pour valoriser l’écosystème local. “Il y a une vraie dynamique collective, on travaille en équipe, avec les différents acteurs du territoire et les 7 technopoles bretonnes”, décrit ainsi Frédéric Nicolas de la French Tech Brest Bretagne Ouest.

Startup On The Beach à Saint Malo, Go Invest à Rennes, AI Days à Brest, Solutions4Good à Perros-Guirec… Les événements pour connecter l‘écosystème, les entrepreneurs aux investisseurs locaux et nationaux, mais aussi aux grands comptes ou aux ETI locales, ne manquent pas. “Au-delà de ces événements, les réseaux locaux - Club ETI Bretagne, business angels… - sont aussi très actifs”, souligne-t-il. Le Fundtruck arrive justement pour sa quatrième et dernière étape avant sa pause estivale, pour la première fois en Bretagne, pour deux étapes : le 3 juillet à Saint-Malo et le 5 à Perros-Guirec.

IA, cybersécurité… mais aussi e-santé, Agritech et décarbonation

Cette tradition de collaboration entre acteurs du territoire est bien ancrée dans les usages, depuis longtemps : “dans la région, l’innovation est très liée à l’installation du centre de recherche de France Télécom, dans les années 60. Celle-ci a été accompagnée par le monde académique et a généré d’autres initiatives qui ont essaimé. Des télécoms, on est passé à l’internet, puis à tout l’univers du numérique jusqu’à l’IA et la cybersécurité”, explique Daniel Gergès, le directeur général de la French Tech Rennes Saint Malo.

Tout récemment, Rennes est devenue l’un des neuf clusters IA labellisés par le gouvernement, avec une spécialisation en cybersécurité, sciences de l’environnement et de l’océan. “La ville compte 70 000 étudiants et c’est un vivier de chercheurs. D’ailleurs, ici, beaucoup de nos entreprises sont créées par des ingénieurs, sans avoir de commerciaux au départ. Mais il n’y a pas que le numérique : ⅔ des startups opèrent dans les biotech ou l’industrie”, souligne Daniel Gergès.

Aujourd’hui, les sujets dans lesquels l’écosystème local se distingue vont donc de la e-santé à la cybersécurité en passant par l’énergie et la décarbonation, sans oublier l’Agritech et le domaine maritime, évidemment. Les startups phares de cet écosystème illustrent bien cette diversité : Unseenlabs et ses satellites, Klaxoon et Apizee et leurs outils collaboratifs, Leocare et ses assurances, Sekost dans la cybersécurité, Seelab pour l’IA dans les industries créatives, ou encore Hoppen ou OSO.ai dans la e-santé, Seederal et Aisprid dans l’Agritech ou Entech et H2Gremm dans l’énergie, ou encore Cool Roof dans la transition énergétique des bâtiments…

Objectif : briser le plafond de verre

“Nous avons la chance d’avoir des fonds régionaux très actifs pour financer les startups. La Région Bretagne s’engage également : elle a mis en place son propre fonds de co-investissement, Breizh Up, qui réalise 5 investissements par an”, explique Frédéric Nicolas.

Daniel Gergès estime pour sa part que l’écosystème a beaucoup changé au cours des dernières années. Il est plus mature, mais aussi plus vertueux : “40% des startups qui se lancent actuellement sont positionnées sur le numérique responsable, l'écologie, les transitions”.

Problème : “on a des boites de plus en plus ambitieuses, mais beaucoup ont tendance à rester longtemps au stade 20/30 personnes. Il faut créer des startups qui pensent en grand !” Parmi les chantiers en cours au niveau de la French Tech locale, figure justement tout un travail sur l’excellence dans l’attractivité des talents et le développement international. Objectif des prochaines années : “briser le plafond de verre”.