Née à Labège près de Toulouse en 2019, la startup vorteX-io vient tout juste de boucler une levée de fonds d’un montant total de 2,9 millions d’euros. Sa spécialité ? Les solutions de surveillance des cours d’eau. Grâce à un système de micro-stations avec une technologie LiDAR embarquée, l’entreprise, cofondée par Guillaume Valladeau et Jean-Christophe Poisson, est capable de fournir des informations très précises et fiables sur l’hydrologie, en temps réel.
Ses solutions clé en main permettent de surveiller les zones à risque pour alerter en temps réel sur la survenue d’inondations ou les périodes de sécheresse. Ainsi, les acteurs peuvent prévenir les populations, limiter les dommages matériels ou mieux anticiper les pertes d’exploitation. Avec une marge d’erreur d’un centimètre à peine, l’outil intéresse évidemment de nombreux acteurs, aussi bien publics que privés.
L’hydrologie, un marché en pleine expansion
“Le marché de l’hydrologie est en plein développement, constate Guillaume Valladeau, et plus particulièrement celui des services. On parle de 40% de croissance par an.”
L’un des derniers freins qui demeurent, tempère le CEO, est cependant le manque de scalabilité de la plupart des solutions. “Elles reposent souvent sur un modèle où les utilisateurs ont besoin d’autant de capteurs d’hydrologie que de personnes pour les faire fonctionner. Cela coûte cher et limite de fait la couverture du territoire.”
A contre-courant de ces modèles, vorteX-io a donc pensé ses outils comme un DaaS, “un modèle data as a service”, en s’appuyant sur les données publiques disponibles et une “constellation terrestre de micro-stations” - en tout, cela représente pas moins de 2 millions de points de mesures enregistrés et retransmis à travers leur plateforme d’accès à la donnée Maelstrom. “Le client n’a qu’à s’abonner à un flux d’information”, souligne Guillaume Valladeau.
Sans véritable concurrence sur ce segment de la donnée in situ, la startup est aujourd’hui “pleine d’ambitions”. Elle travaille avec des organismes publics comme privés (dans les secteurs de l’hydroélectricité et des assurances notamment), dans déjà près de 10 à travers le monde : la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Australie, le Canada, etc.
Elle se penche entre autres sur un projet de création de 1000 nouvelles micro-stations dans l’Union Européenne - et plus spécifiquement en France et en Croatie -, subventionné par le Conseil Européen de l’Innovation (EIC) pour créer “le premier service de prévision de cours d’eau en Europe”. Son nom : le projet WHYLD, pour Worldwide HYdrological Large-scale Database.
Densifier la couverture du territoire en capteurs : une ambition partagée
Grâce à cette nouvelle levée de fonds en seed effectuée auprès de la Banque des territoires, de MAIF Impact, AFI Ventures et SpaceFounders France, l’entreprise veut “aller plus loin encore, et asseoir sa position en tant que leader de la production de données hydrologiques in situ.”
Elle ne compte pour le moment pas s’étendre au-delà de l’Europe. Le besoin dans cette région est déjà bien assez important pour que la startup ne manque pas d’activité dans les années à venir… “Le changement climatique n’a pas forcément accentué les phénomènes d’inondations ou de sécheresse, mais il les a rendus bien plus chaotiques et imprévisibles, détaille à ce sujet Guillaume Valladeau. La survenue d’aléas climatiques inattendus comme la tempête Alex doivent nous préoccuper largement : il n’y a plus un pays à l’échelle européenne qui ne subisse pas ce phénomène.”
La priorité pour la startup est aussi de densifier la couverture du territoire en capteurs et points de mesure. En France par exemple, seul 20% du pays est couvert à ce jour. Il faudrait “entre 8000 et 10 000 microstations en plus pour pouvoir passer à l’étape suivante, celle du développement d’outils de prédiction”, souligne le fondateur de vorteX-io. Grâce à la solution mise en place par la jeune pousse française, les coûts seraient largement réduits.
A noter que cette ambition s’inscrit parfaitement dans le plan “Alertes précoces pour tous” lancé par l’ONU : une initiative qui vise à garantir d’ici 2027 la protection de chaque individu contre des phénomènes météorologiques, hydrologiques ou climatiques dangereux grâce à divers systèmes d’alertes.