« Faire travailler ensemble des startups de différents pays pour leur permettre de proposer à leurs gouvernements respectifs des initiatives en faveur des jeunes entrepreneurs, pour la croissance, l’innovation et l’emploi au service d’un avenir durable », c’est l’objectif de la Young Entrepreneurs’ Alliance. Ce réseau mondial de jeunes entrepreneurs réunit, en amont du G20 politique, des délégations de jeunes entrepreneurs des pays membres du G20.

En France, c’est l’association Citizen Entrepreneurs, née en 2007, qui est chargée de constituer et de piloter une délégation d’entrepreneurs. « Cette année, 16 entreprises représenteront l’écosystème français au Brésil », souligne Areeba Rehman, la présidente de l’association. Leur point commun : la RSE. « Le thème, cette année, est un monde plus juste et plus durable. On va travailler ensemble, durant le sommet pour établir des recommandations autour de cette thématique, donc nous avons choisi des entreprises qui y sont sensibles », poursuit la présidente, elle-même à la tête de la société Fretbay, spécialisé dans le partage de camions de déménagement pour favoriser leurs remplissages et réduire les coûts ainsi que les kilomètres parcourus.

67 % ont une activité à l’international

Les autres startups présentes ont été sélectionnées le 14 mai dernier, par les membres d’un jury composé de personnalités de l’écosystème entrepreneurial (dont Etienne Portais, cofondateur de Maddyness), sous la présidence de Clara Chappaz, directrice de la Mission French Tech. Les critères de sélection : la date de création de l’entreprise, une rentabilité déjà atteinte ou sur le point de l’être, une volonté de développer ses activités à l’international, un engagement RSE fort et une motivation à élaborer des recommandations soumises au gouvernement français. « Cette délégation française représente l’écosystème entrepreneurial français dans sa diversité, ses secteurs d’activité variés (industrie, IT, santé, agroalimentaire, Fintech, transport, logistique, e-commerce, services…) et les stades de maturité des entreprises sélectionnées. Elle est composée de 24 membres (18 hommes et 6 femmes). 25 % d’entre eux sont issus des régions et 67 % ont une activité à l’international », précise Citizen Entrepreneurs.

Bae Innovation fait partie des entreprises sélectionnées. Cette startup développe une solution innovante pour le transport de prélèvements biologiques par drone autonome. Pour répondre aux défis de l'accessibilité aux soins pour les 7,8 millions de Français sans laboratoire d'analyse à proximité et les 7 millions de personnes à mobilité réduite. Califrais, de son côté, est spécialisée dans la décarbonation de la supply chain grâce à l’IA : ses solutions technologiques soutenues par l’intelligence artificielle permettent d’optimiser les flux alimentaires à grande échelle. Morfo restaure quant à elle des écosystèmes forestiers natifs et résilients pour maximiser les avantages environnementaux, sociaux et économiques. Et Vivinnov est une agence d'accompagnement qui soutient les petites entreprises dans le développement de leurs innovations à impact, en se concentrant sur la stratégie marketing, le développement commercial et la recherche de financement.

Parité, fiscalité, employabilité…

Les recommandations émises par les entrepreneurs pourront toucher tous les domaines. « La parité, la fiscalité, une Europe plus compétitive, l’industrie, l’employabilité... », énumère la présidente de l’association. Par le passé, ces recommandations ont d’ailleurs permis quelques avancées. « Nous avions notamment suggéré un crédit d’impôt « impact ». Et en 2024, un crédit d'impôt au titre des investissements dans l'industrie verte a été instauré », souligne Areeba Rehman.

Lors d’un précédent sommet, la délégation française avait également suggéré la création d’un guichet unique européen pour les démarches administratives comme les demandes de subventions ou les réponses à un appel d’offres. « Toutes ces démarches ont depuis été allégées, on peut émettre plusieurs demandes sur un seul et même portail désormais », se satisfait la présidente de Citizen Entrepreneurs.

Au-delà d’impulser les sujets qui leur tiennent à coeur, les entrepreneurs peuvent également créer des liens avec d’autres entrepreneurs à l’occasion de cet événement. Des échanges qui peuvent également faciliter une internationalisation dans les pays hôtes. « Pour les entreprises françaises, cela favorise les rencontres et les opportunités de business », souligne la présidente.