Après avoir levé 45 millions d’euros en 2021, Resilience annonce une nouvelle levée de fonds de 25 millions de dollars. La startup, née il y a trois ans, s'est spécialisée dans la télésurveillance pour les maladies chroniques. Elle est d’ailleurs la première solution a avoir obtenu, en octobre 2023, un remboursement pour un dispositif médical de télésurveillance en oncologie, de la part de la Haute Autorité de Santé (HAS). « Nous avons mis au point un outil permettant de mieux comprendre les mécanismes de toxicité des médicaments afin de mieux accompagner les patients. Leur donner le bon traitement en fonction de leurs effets secondaires et leur prescrire des rendez-vous quand c’est nécessaire », précise Jonathan Benhamou, cofondateur de la société aux côtés de Céline Lazorthes. Schématiquement, l’outil permet de suivre les patients au quotidien, quand ils ne sont pas face à leur médecin.

Se diversifier dans d’autres pathologies

Mais cette solution permet aussi de libérer du temps aux soignants, en ciblant mieux les besoins des patients. Un enjeu crucial pour les hôpitaux, qui manquent souvent de personnel. « Nous travaillons avec 90 hôpitaux partenaires. Comme un médicament, un professionnel peut prescrire notre solution et le patient est remboursé par la sécurité sociale », souligne Jonathan Benhamou. En parallèle, la startup travaille avec des laboratoires pour la conduite d’essais cliniques. « Nous faisons par exemple partie de consortiums et utilisons nos données pour faire avancer la recherche. Nous travaillons notamment sur les cancers des enfants », poursuit le dirigeant.

Aujourd’hui, Resilience travaille surtout en oncologie. Mais l’objectif de la startup est de se diversifier. Notamment dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Il y a six mois, la startup a racheté la plateforme numérique GutyCare, permettant d'améliorer l'accompagnement et le suivi des patients en gastroentérologie et en immunologie. « Notre volonté est de s’intéresser à d’autres pathologies. Nous avons des médecins, des équipes commerciales, nous pouvons mutualiser ces moyens pour adresser d’autres patients », poursuit Jonathan Benhamou, qui veut accélérer cette diversification grâce à sa levée de fonds.

« On étudiera les USA après l’Europe »

La société, qui a réuni 25 millions de dollars auprès de Picus Capital, Red River West, et de ses investisseurs historiques, souhaite également « accélérer la conduite d’essais cliniques et augmenter ses collaborations avec des laboratoires. »

Mais surtout, Resilience ambitionne de se déployer à l’international. En Belgique, des démarches sont en cours pour obtenir un remboursement. Et Résilience cible également l’Allemagne. « Aujourd’hui nous regardons surtout les voisins européens. Ensuite, on étudiera les USA. Sur notre marché, tout est fragmenté, chaque pays a ses spécificités. Mais nous avons une longueur d’avance car les barrières à l’entrée sont nombreuses », précise le dirigeant. Pour atteindre ses objectifs, la société de 150 salariés envisage de recruter 50 à 100 personnes dans les 18 mois à venir.