Le problème : Vous pensez que votre enfant souffre d’un trouble DYS comme la dyslexie mais il faut patienter des mois ou même des années pour rencontrer un professionnel qui posera un diagnostic et entamera une thérapie. Selon la fédération française des DYS, 4 à 5 % des élèves d'une classe d'âge sont dyslexiques tandis que le nombre d’orthophonistes reste insuffisant pour répondre aux besoins. « C’est un long délai pendant lequel l’enfant est en errance diagnostic et/ou thérapeutique et au cours duquel son état continue à se dégrader », souligne Elodie Bernard, responsable des relations extérieures chez Poppins.
Une fois le diagnostic posé et le premier rendez-vous pris, l’enfant suit une thérapie à raison d’un ou deux rendez-vous par semaine quand le Collège français d’orthophonie recommande des exercices quatre à cinq fois par semaine à raison de séances de 10 à 30 minutes. « Les exercices à répétition à la maison peuvent être chronophages pour les parents. »
La soluce : une application qui complète l’intervention d’un professionnel
En collaboration avec Ubisoft, Poppins a lancé, en octobre 2023, un outil pour les enfants en situation de dyslexie qui reprend les codes des jeux vidéo, que ce soit dans le graphisme, la musique ou la personnalisation d’un avatar. « Pendant six ans, en collaboration avec des chercheurs, nous avons travaillé au développement d’un jeu vidéo qui soit un dispositif médical pour les enfants de 7 à 11 ans atteints d’un trouble du neurodéveloppement, c’est-à-dire qui présentent des difficultés de lecture et d’écriture », explique François Vonthron, président de Poppins.
Alors que les temps d’écran doivent être mesurés, l’objectif de Poppins est de ne pas flouer les enfants. « Chaque séance de jeu dure 20 minutes. 10 minutes se déclinent en cinq jeux autour du langage avec des exercices d’identification de sons ou de syllabes. Les 10 autres minutes consistent en des jeux musicaux pour travailler sur le rythme sans donner l’impression à l’enfant qu’il travaille, au fond, sur ses compétences en lecture », complète Elodie Bernard.
Pour rendre sa solution accessible au plus grand nombre, Poppins a cherché des alternatives au financement par les familles. La startup prend donc en charge l’abonnement de celles qui bénéficient de la complémentaire de santé solidaire. Elle a également démarché plusieurs mutuelles dont plusieurs acceptent de le financer en totalité. Parmi elles, Allianz France a d’abord testé la solution auprès de ses collaborateurs avant de l’ouvrir à ses clients. « Convaincue, elle est devenue l’un de nos investisseurs par le biais du fonds InnovAllianz. »
En plus d’accompagner 1 500 utilisateurs au quotidien, Poppins a initié une communauté dédiée aux parents. « Nous leur proposons des appels en groupe une fois par mois en moyenne pour échanger avec eux. Ils ont aussi accès à des sources fiables pour s’informer de manière sécurisée » conclue Elodie Bernard. A terme, la startup devrait développer des outils pour traiter d’autres troubles DYS.