Fondé en 2016, Alacrité s'inscrit dans l’écosystème international Alacrity, piloté par le groupe Wesley Clover sous la houlette du serial-entrepreneur anglo-canadien Sir Terry Matthews. Répliquant en France un modèle qui existe déjà au Canada, au Royaume-Uni, en Turquie, ou encore au Mexique, Alacrité se définit comme une usine à créer des jeunes pousses innovantes.

Au total, 18 projets ont été lancés par Alacrité et 13 sont devenus des sociétés. Aujourd’hui, le portefeuille compte 10 sociétés, suite à la fermeture de deux sociétés et le rachat d’une troisième. Au total, les sociétés du studio ont levé 20 millions d’euros. Maddyness a rencontré Alix Hochedez, gestionnaire des participations. « Mon rôle est d’assurer le suivi des entreprises que nous avons créées et de vérifier que les fonds que nous y avons investis y sont utilisés à bon escient », introduit cette dernière.

Sourcer des idées et des entrepreneurs

« Nous créons des sociétés de zéro et nous recrutons des personnes qui ont envie d’entreprendre, mais qui n’ont pas forcément d’idées », partage Alix Hochedez. Les idées leur viennent des grands groupes industriels dont ils sont partenaires. « Ce sont des besoins exprimés par les grands groupes, mais qui, pour diverses raisons, n’ont pas été retenus pour être développés en interne », explique Alix Hochedez. 

Après s’être assuré que le besoin identifié n’est pas propre au groupe, Alacrité lance le développement d’une solution. Parmi ses actionnaires, Alacrité compte le groupe Hub One, des fonds d’investissement tech comme Baracoda ou Finovam Gestion, et des investisseurs publics comme Bpifrance et Euratechnologies.

Le studio puise ses origines dans les télécoms, et s’il ne lance que des projets tech, il reste relativement agnostique en termes de secteurs. « Au fur et à mesure, nous avons saisi des opportunités et les secteurs se sont créés d’eux-mêmes. Nous avons notamment lancé des projets dans la cybersécurité, la Legaltech ou encore la logistique », partage Alix Hochedez.

« Nous montons les équipes en prenant le soin d’assembler les meilleures compétences », avance Alix Hochedez. Les fondateurs sont choisis avant tout pour leur personnalité. Ils sont pour la plupart des jeunes diplômés et des profils qui n’ont jamais entrepris. « Notre philosophie est de donner une opportunité à des gens qui n’auraient pas entrepris d’eux-mêmes. En termes de profils, nous regardons les compétences, le savoir-être et la coriacité. Nous sommes accompagnés de prestataires spécialisés pour tester les personnalités des candidats », commente Alix Hochedez.

Un an d’incubation au sein du studio

Le processus est intensif : pendant un an, les équipes sont employées à temps plein par Alacrité pour transformer une idée en entreprise viable. Ce cadre permet aux entrepreneurs de se consacrer entièrement à l'innovation, soutenus financièrement et conseillés par des mentors expérimentés issus du réseau global d'Alacrity.

Le projet passe par plusieurs instances qui confirment au fur et à mesure sa viabilité. Au bout d’un an, si le projet est confirmé, la société est incorporée et reçoit un financement d’en moyenne 250 000 euros de la part d’Alacrité. « En plus de l’apport en capitaux, nous léguons aux fondateurs un apport en propriété intellectuelle », ajoute Alix Hochedez. Les entrepreneurs reçoivent également une partie du capital, devenant ainsi cofondateurs de la nouvelle entité. Les investisseurs d’Alacrité peuvent aussi investir en direct dans les sociétés. « Nos mentors et conseillers peuvent aussi décider d’investir en direct », ajoute Alix Hochedez.

Vers une saison 2 ?

Aujourd’hui, une équipe de six personnes accompagne les participations, notamment sur le marketing, le commercial, le technique et le financier. Si une saison 2 se lance, Alacrité pourrait passer d’un studio généraliste à un studio plus spécialisé, et faire grandir ses équipes opérationnelles. « Aujourd’hui, nous avons terminé le premier batch. Nous étudions la possibilité d’un Alacrité 2, mais nous devons d’abord montrer les premiers résultats à nos investisseurs. Nous avons eu de belles levées avec nos startups récemment, mais il nous faut encore un peu de temps pour montrer qu’elles vont performer », confie Alix Hochedez, qui évoque notamment le tour d’amorçage d’OverSOC en 2023.