La valeur totale de la propriété intellectuelle dans le domaine de la musique est estimée à plus de 41,5 milliards de dollars. Néanmoins, William Bailey constate pendant le confinement qu’en période de crise les artistes ne disposent plus de revenus. Il décide alors de s’associer avec Arthur Amon pour développer une nouvelle source de revenus complémentaires pour les artistes et fonder Bolero : la startup propose aux particuliers d’investir dans des « song shares », des parts de droits musicaux qui permettent d'obtenir un pourcentage des revenus générés par le morceau. Leur objectif ? Créer la plus grande infrastructure d'investissement musical au monde, tout en permettant aux artistes de conserver leur contrôle créatif post-opération.
« Le confinement a été un moment charnière où nous avons décidé de lancer Bolero pour répondre à un besoin des artistes en difficulté », explique William Bailey, CEO. « Notre objectif était de permettre aux créateurs de musique de générer des revenus supplémentaires et d'attirer une nouvelle population d'investisseurs. Grâce à la technologie blockchain, nous avons pu créer une architecture numérique pour le marché primaire et secondaire des droits musicaux, tout en respectant les réglementations légales. »
Le marché des droits musicaux à l’ère de la blockchain
Il a fallu deux ans de recherche et développement sur la blockchain et la propriété intellectuelle pour que la startup puisse proposer d’acheter des pourcentages de droits musicaux. En effet, les song shares sont des actifs digitaux émis en quantité limitée contenant des droits musicaux fractionnés. Elles peuvent être échangées, conservées ou revendues pour générer une plus-value. Cette approche permet aux artistes d'obtenir des liquidités grâce à leurs œuvres tout en protégeant et valorisant leurs créations.
Depuis le lancement de Bolero en décembre 2022, plus de 100 morceaux ont été listés sur la plateforme et ont attiré 11 000 investisseurs. La startup travaille avec plus de 60 ayant droits, producteurs et artistes comme Rilès, Agoria, Médine, ou Agoria.
« Chaque part de morceaux est un token sur la blockchain. C’est comme une petite boite digitale, dans laquelle on met un contrat qui représente le pourcentage de droit dont tu es titulaire : il est échangeable 24h/24 et 7J/7 », explique le cofondateur de Bolero. « En glissant un artefact légal dans une boite digitale, nous créons un marché liquide, primaire comme secondaire, sur lequel il est possible d’investir dès 10 euros. »
2 000 morceaux accessibles à l’investissement fin 2024
Bolero souhaite atteindre 2 000 morceaux et 500 artistes référencés d'ici la fin de l'année. Si ces morceaux proviennent principalement de pays francophones, l'entreprise souhaite étendre son catalogue à d'autres pays comme l'Allemagne et le Moyen-Orient. Elle annonçait d’ailleurs en début d’année son association avec le producteur belge Le Motif, permettant l’intégration de 400 morceaux de son catalogue sur la plateforme, dont 15 disques de diamant, 13 disques de platine et double platine ainsi que 25 disques d’or.
Actuellement composée de 9 membres, l’équipe de Bolero travaille également avec des artistes qui apportent leur expertise à la startup pour valider le fonctionnement de la plateforme. Elle souhaite également développer des partenariats avec des banques privées et des gestionnaires de patrimoine, qui proposeront les songshares à leurs clients investisseurs.
« Notre but est que tout le monde puisse investir : le panier moyen est de 70 euros, mais certaines personnes investissent entre 15 000 et 20 000 euros », conclut William Bailey. « Au -delà de la plus-value, il est possible d’obtenir un rendement à deux chiffres, grâce à des droits sur des musiques très prisées.»