Depuis 20 ans, des études neuroscientifiques établissent un lien entre, d’une part, les émotions, la perception et, d’autre part, les compétences psychosociales. Ce sujet, Guillaume Victor-Thomas l'a adressé il y a 8 ans. Sa précédente vie dans le secteur du tourisme - un domaine particulièrement enclin aux perturbations et aux changements de cap - lui a permis d'observer les facultés d’adaptation des individus avec lesquels il a pu travailler, des aptitudes qui, selon lui, n’ont jamais été aussi indispensables.
« Le monde évolue rapidement et c’est d’autant plus vrai au regard des innovations technologiques à l’instar de l’intelligence artificielle », souligne le CEO d'OmindNeurotechnologies. « Il est, de fait, de plus en plus difficile de s’évaluer. Les gens ont peur de devenir obsolètes - à juste titre puisque le Forum économique mondial estime qu’en moyenne 50 % des compétences dont nous disposons aujourd’hui ne seront plus utiles d’ici à 5 ans. Ces craintes entraînent, inéluctablement, une forme de repli sur soi et les DRH ne savent plus quoi faire. Pour s’avoir ce que l’on vaut, il est nécessaire d’apprendre à se connaître », explique-t-il.
Évaluer et renforcer les soft skills par le jeu
Guillaume Victor-Thomas s’est alors donné pour mission avec Omind Neurotechnologies de faire en sorte qu’au lieu de nous isoler, la technologie libère le potentiel humain. « Nous sommes allés au fond du sujet et avons cherché à comprendre les différents mécanismes du cerveau, son fonctionnement, sa plasticité, pour développer des outils et des programmes qui permettent en 5 à 10 heures de mieux se connaître, d'identifier ses forces et ses faiblesses. Aujourd’hui, nous sommes capables d’en mesurer les résultats comme la progression empathique d'un manager. »
Omind Neurotechnologies a développé un programme de coaching innovant basé sur des mises en situation sous forme de jeux ou d’expériences ludiques pour renforcer une douzaine de soft skills autours de l’estime de soi, la capacité à faire face à des incertitudes et celle à guider les gens. Certains jeux se déroulent en ligne, tandis que d'autres impliquent l'utilisation d'un casque de réalité virtuelle associé à des capteurs de fréquence cardiaque et de sueur. Tous évaluent les capacités cognitives, émotionnelles et sociales à travers des indicateurs tels que le temps de réponse, les réactions physiologiques face à des niveaux de difficulté croissants, ainsi que votre habileté à naviguer dans des scénarios de négociation simulés.
« Nous avons réalisé plusieurs études qui concordent sur le fait que les femmes ont tendance à se sous-estimer tandis que les jeunes se surestiment. Les frictions découlent généralement de l'écart entre la perception que nous avons de nous-mêmes et la réalité. Notre méthode consiste à confronter des questionnaires déclaratifs avec les données collectées au cours des mises en situation dans des jeux issus de la science et caractérisées par du machine learning, afin de mettre en lumière les divergences entre les deux. C'est à partir de ce constat que nous parvenons à faire tomber les résistances. »
Le crowdfunding pour démocratiser les neurosciences
Depuis sa création, la edtech a réussi à lever 6,2 millions d'euros auprès de deux investisseurs historiques pour financer sa R&D, soutenir ses chercheurs et perfectionner ses produits. Commercialisées depuis 2020, les solutions Omind Neurotechnologies franchissent les portes de très grandes entreprises à l’instar d’IKEA, LVMH ou encore Naval Group en intégrant leurs programmes de formation pour sensibiliser les collaborateurs aux compétences psychosociales. La startup est également sollicitée pour développer les talents des jeunes recrues qui gagneraient en maturité à savoir exactement où se situent leurs compétences.
« En 2024, Omind Neurotechnologies ambitionne de doubler son chiffre d’affaires pour atteindre les 2 millions d'euros, principalement grâce à des abonnements », explique Guillaume Victor-Thomas. Pour atteindre cet objectif, la startup lance une levée de fonds de 1,5 million d'euros. Ce financement sera en partie issu d'une campagne de financement participatif plafonnée à 1 million. Les 500.000 euros restants seront complétés par les investissements historiques.
Si vous voulez prendre part à la campagne de financement participatif, c’est par ici.