Filiale de la RATP créée en 2021, RATP Solutions Ville développe des solutions de mobilité et de services urbains, au-delà du transport public classique, dans la quinzaine de pays où opère l’entreprise publique. RATP Solutions Ville rassemble les expertises développées par le groupe au sein de quatre de ses entités : RATP Habitat, RATP Real Estate, RATP Connect et RATP Capital Innovation.
«Nous fournissons des services liés à la mobilité, mais aussi à l'immobilier, aux télécommunications, à l'énergie, à la logistique et à toutes les formes de nouvelles mobilités», liste ainsi Valère Pelletier, directeur général de RATP City Solutions, à l'occasion du salon ChangeNOW.
Dans tous les projets, le directeur général de RATP City Solutions insiste sur l'importance d’adopter une vision holistique ou systémique des enjeux. «Nous voyons clairement que lorsque les choses sont pensées séparément - l'immobilier, l'éducation, les transports - cela ne fonctionne pas.» Pour appuyer son propos, il cite deux cas emblématiques, à ses yeux, d’un manque de vision d’ensemble : le Grand Stade de Lyon, «un stade massif, mais sans les bonnes routes, sans parkings et sans transports en commun pour y accéder», et Châtelet-Les Halles à Paris, qui a été pensé à l’origine uniquement sous l’angle des transports.
Partenariat avec Communauto
Une solution ? Dialoguer en amont et faire travailler de concert les différentes parties prenantes : pouvoirs publics, opérateurs de transports, promoteurs, riverains… et startups, lorsque c’est pertinent. Exemple concret de cette approche collaborative : les 9000 logements sociaux gérés par la RATP à Paris, qui permettent de loger les employés du groupe.
«Ces logements sociaux servent d'abord à héberger certains de nos conducteurs qui doivent être très proches du centre-ville pour pouvoir travailler à cinq heures du matin. Nous essayons de les connecter au mieux.» Pour ce faire, le groupe a notamment noué un partenariat avec la filiale française de Communauto, le spécialiste canadien de l’autopartage, dont il est également investisseur depuis 2017. «Toutes les personnes vivant dans les logements sociaux de la RATP peuvent utiliser à un prix réduit l'autopartage de Communauto, dont les véhicules se trouvent juste en bas, dans les parkings.»
Investissements minoritaires
Ce partenariat est loin d’être le seul exemple. Via RATP Capital Innovation, le groupe est ou a été actionnaire de plusieurs startups de la mobilité urbaine, dont Zenride, Electra et Zenpark, ou encore Klaxit, pionnier du covoiturage, racheté par Blablacar en 2023.
Outre la mobilité durable, le fonds de corporate venture de la RATP compte désormais investir également dans les domaines de l’immobilier urbain et la logistique, toujours avec un modèle d’investissement minoritaire «en prenant généralement autour de 10% du capital, pour les aider à accélérer, par exemple en associant leurs services aux nôtres.»
Fixer les règles du jeu
En matière d’innovation urbaine, Valère Pelletier considère d’ailleurs que le rôle des pouvoirs publics ne doit pas se limiter à l’investissement. «Le secteur public a d’autres moyens d’action que d’injecter de l’argent. Il doit mettre en place les règles du jeu», explique-t-il, en citant notamment le cas du marché des trottinettes électriques.
Et d’ajouter : «le secteur public doit investir là où personne d'autre ne peut le faire. Mais là où il y a des initiatives privées, il suffit de réglementer et de dire quelles sont les règles, en s’assurant qu'elles restent fixes et stables pendant un certain temps.» Des règles qui doivent, selon lui, répondre à deux priorités : l’inclusion - pour des services «accessibles, abordables, et, a minima, pensés pour tous les habitants»- et l’environnement, car, «en Europe si vous n'êtes pas respectueux de l'environnement, vous ne durerez pas longtemps.»