Dans un climat économique morose où les investisseurs se montrent plus frileux, un nouveau fonds de capital-risque débarque dans l’écosystème français. Il s’agit de Varsity, qui entend soutenir des projets en amorçage dans des secteurs comme la fintech, la healthtech, le SaaS ou encore la climatech.
Ce nouveau fonds au rayonnement européen vise une taille de 150 millions d’euros. Pour l’instant, il est à mi-chemin puisqu’il est parvenu à boucler un premier closing de 80 millions d’euros. Bpifrance, MACSF, Sogecap, et Elevation Capital Partners figurent parmi les premiers investisseurs de ce nouvel acteur tricolore du capital-risque.
Des tickets de 1 à 5 millions d’euros pour 30 startups
Discrètement lancée en juin dernier, cette nouvelle société de gestion a vu le jour sous l’impulsion d’un trio qui gravite autour de l’écosystème des startups. On retrouve ainsi, Didier Valet, ancienne figure de la Société Générale qui a occupé notamment les fonctions de directeur général délégué et de directeur financier. Il a également investi dans de nombreuses startups, à l’image d’Alma, Cashbee, Brigad, Leocare, Silvr, Rosaly, Virgil ou encore Pennylane, qui vient de devenir une licorne suite à une nouvelle levée de fonds de 40 millions d’euros. A ses côtés, on retrouve Florent Thomas, qui a travaillé au sein de Sunday, spin-off de Big Mamma dans le paiement. Il a également été investisseur pour le compte du fonds parisien Serena, tout comme Kamel Zeroual, le troisième co-fondateur de Varsity.
Désormais mis officiellement sur orbite, le fonds prévoit d’investir dans une trentaine de startups européennes, avec des tickets compris entre 1 et 5 millions d’euros. Il n’exclut pas de continuer à investir dans les projets retenus après la levée de fonds d’amorçage. Pour l’heure, Varsity a d’ores et déjà misé sur cinq startups, dont Sensinov (gestion de bâtiments), RockFi (fintech), Kog.ai (IA) et Pharaday (logistique). «En tant qu’investisseurs en amorçage, nous détectons les futurs pionniers dès le démarrage de leur aventure entrepreneuriale. Nous nous efforçons de discerner le potentiel d’un modèle économique et d’un marché, mais surtout, nous accordons une importance primordiale à l’équipe d’entrepreneurs capable d’évoluer en bâtisseurs d’une industrie entière», explique Kamel Zeroual, co-fondateur de Varsity.
Labellisé Tibi 2, le fonds entend s’imposer comme une place forte dans le paysage européen du capital-risque. «L’ambition est de s’installer comme la principale plateforme d’amorçage de startups en Europe», assure ainsi Florent Thomas, également co-fondateur de Varsity. Si le fonds parvient à réunir les 150 millions d’euros ciblés, il disposera d’une force de frappe notable sur le Vieux Continent. Il tentera de tirer son épingle du jeu face à des acteurs qui se sont également montrés actifs ces derniers temps, à l’image de Singular, qui a bouclé en décembre 2023 un deuxième véhicule d’investissement de 400 millions d’euros, au-delà de son objectif initial de 350 millions d’euros. De quoi redonner des couleurs à un horizon européen du capital-risque qui s’est considérablement assombri depuis mi-2022.