Coup de tonnerre à Bercy ! En effet, Emmanuel Macron et Gabriel Attal, qui aura eu besoin d’un mois interminable pour constituer son tout premier gouvernement, ont nommé un nouveau profil pour le poste de ministre délégué au Numérique. Il s’agit de Marina Ferrari, députée MoDem de Savoie. Elle remplace Jean-Noël Barrot, qui était en poste depuis juillet 2022. Comme son prédécesseur, elle sera rattachée à Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie.
Il s’agit d’une surprise de taille ! Et pour cause, Jean-Noël Barrot, dont l’action était globalement appréciée par l’écosystème des startups, semblait parti pour prolonger sa mission à Bercy. Mais le président de la République et le Premier ministre ont déjoué les pronostics en décidant de nommer Marina Ferrari. Elle était initialement pressentie pour récupérer le portefeuille des Affaires européennes. Petit détail, elle sera secrétaire d'État et non ministre déléguée comme Jean-Noël Barrot.
A noter que ce dernier ne quitte pas le gouvernement, puisqu'il file au Quai d'Orsay pour devenir ministre en charge de l'Europe. Une nomination qui s'inscrit dans le prolongement de ses discussions menées à Bruxelles ces derniers mois pour défendre les intérêts de la France en matière d'intelligence artificielle et de souveraineté numérique.
Secrétaire de la Commission des finances
Originaire d’Aix-les-Bains, Marina Ferrari a été élue députée de la première circonscription de la Savoie lors des dernières élections législatives de juin 2022. Dans le cadre de sa mission parlementaire, elle est également secrétaire de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire. A 50 ans, un nouveau défi l’attend à Bercy avec cette nomination au Numérique.
La nouvelle ministre aura fort à faire pour faire oublier Jean-Noël Barrot et Cédric O, ses deux prédécesseurs qui ont laissé une empreinte forte auprès de la French Tech. Entre les lancements des indices Next 40 et French Tech 120, les différents mécanismes mis en place pour faciliter le développement des jeunes pousses et attirer les talents internationaux, le déploiement de l’initiative Tibi pour structurer la chaîne de financement de l’écosystème ou encore le lobbying exercé à Bruxelles pour aboutir à l’adoption du Digital Services Act (DSA), du Digital Markets Act (DMA) ou très récemment de l’AI Act, ces derniers s’étaient montrés particulièrement actifs pour mettre entrepreneurs et investisseurs dans les meilleures conditions, et ainsi permettre à la France de devenir l’écosystème technologique le plus attractif en Europe continentale. On notera également que Jean-Noël Barrot avait été à l’initiative du projet de loi de régulation de l’espace numérique (SREN) pour mieux protéger en ligne les Français, notamment en luttant contre le cyberharcèlement.
Une nouvelle interlocutrice pour la French Tech
Désormais, un nouveau chapitre s’ouvre avec Marina Ferrari. Si l’écosystème tricolore est désormais bien établi, sous l’impulsion de la mission French Tech qui a soufflé sa 10e bougie l’an passé, celui-ci doit cependant faire face à des turbulences sans précédent dans un climat économique difficile. Charge donc à la nouvelle secrétaire d'État de l’aider à traverser cette période plus délicate.
Si la tâche n’est pas forcément aisée, les acteurs du secteur apprécieront cependant d’avoir toujours un interlocuteur privilégié à Bercy, alors que le portefeuille du Numérique aurait pu être confié à Roland Lescure, le ministre de l’Industrie qui récupère au passage le portefeuille de l’Énergie, au vu des ambitions portées par le plan France 2030 et sa déclinaison French Tech 2030 pour soutenir 125 startups françaises répondant à ses enjeux. Le député Paul Midy, auteur d’un rapport remarqué sur le financement des startups et des PME innovantes, faisait également figure de candidat idéal. Mais Matignon a finalement sorti de sa manche un profil surprise, qui sera attendu au tournant par les acteurs de la French Tech.