BNP Paribas et la Fondation Solar Impulse, créée par Bertrand Piccard, ont lancé en 2022, BNP Paribas Solar Impulse Venture Fund, un fonds article 9 SFDR, dédié à l’accompagnement des sociétés innovantes en phase de croissance dans le domaine de la transition écologique. La création de ce fonds se concrétise alors que la fondation a atteint par ailleurs son objectif de labelliser plus de 1 000 solutions innovantes destinées à protéger l'environnement, avec le soutien de partenaires, dont BNP Paribas.
« Il y a deux ans, quand la fondation Solar Impulse, dont nous étions déjà partenaires, fut sur le point de trouver ses1000 solutions innovantes destinées à protéger l'environnement, elle a décidé de passer à l’étape suivante et de monter un fonds. Notre équipe qui avait alors démontré ses capacités sur une thèse similaire a été sélectionnée pour gérer la partie venture », raconte Olivier Warnan, partner de BNP Paribas Solar Impulse Venture Fund.
La continuité d’une histoire entre BNP Paribas et le financement de la transition énergétique
L’histoire entre BNP Paribas et les clean techs a commencé il y a sept ans. Olivier Warnan, qui fait partie de l’équipe d’investissement, se voit confier, au sein de BNP Paribas, la gestion d’une enveloppe de 100 millions d’euros à investir pour le compte de la banque, dans les startups de la transition énergétique. À l’époque, 10% de ce montant est investi dans des fonds de VC européens et américains, et 90% est investi en direct dans des startups du monde entier.
« Au début, une petite moitié des sociétés du portefeuille étaient américaines. Progressivement, le focus est repassé sur l’Europe, et la thèse s’est élargie au thème de la transition écologique. À tout ce qui concernait la transition énergétique, nous avons ajouté des sujets comme l’économie circulaire, la foodtech, la biodiversité, les océans…», partage Olivier Warnan. « L’idée était d’investir et de déployer l’argent de la banque, mais aussi d’aider les sociétés du portefeuille à croître grâce au réseau et aux métiers du groupe », explique-t-il.
En 2022, lorsque cette activité d’investissement pour compte propre se termine, l’équipe couvre donc déjà un scope relativement large. Elle a investi principalement en séries A et B, dans des activités qui, pour la plupart, réalisaient déjà plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires, et qui n’avaient plus de risque technologique majeur. Une expérience qui correspondait à ce que recherchait la Fondation Solar Impulse.
BNP Paribas Solar Impulse Venture Fund, entre le CVC et le VC
En 2022, BNP Paribas s’engage directement à hauteur de 75 millions d’euros dans ce fonds qui accueille d’autres Limited Partners. « Le fonds a aujourd’hui atteint 132 millions d’euros. Nous sommes encore en levée et il devrait atteindre une taille entre 150 et 200 millions d’euros », partage Pauline Blanquart, qui a rejoint l’équipe il y a deux ans, initialement pour s’occuper des relations investisseurs. « Le fait que BNP Paribas s’engage directement à hauteur de 75 millions d’euros, nous a permis de commencer à investir rapidement, il y a un peu plus d’un an, en même temps que nous levions les fonds », ajoute-t-elle. « Nous apportons le meilleur des deux mondes entre un corporate venture fund et un fonds d’investissement classique. Quand nous investissons, nous essayons vraiment de voir comment nous pouvons apporter une valeur ajoutée à la startup, notamment grâce au réseau du groupe BNP Paribas», complète Olivier Warnan.
Les sociétés en portefeuille ont toutes le label Solar Impulse, et si elles ne l’ont pas au moment du sourcing, elles doivent l’obtenir. « Le label ne nous limite pas dans le sourcing, mais c’est un critère d’investissement. Quand les sociétés repérées ne l’ont pas encore obtenu, cela permet aussi d’apporter un pipeline supplémentaire à la Fondation », indique Olivier Warnan. La fondation, elle, n’intervient pas dans les décisions d’investissement, mais elle apporte environ 20% du dealflow et contribue à l’étude des opportunités d’investissement.
Quatre investissements réalisés sur une quinzaine visés
Le fonds investit des tickets initiaux entre 3 et 7 millions d’euros et peut suivre jusqu’à 15 millions d’euros. Au total, il pourrait compter entre 15 et 20 sociétés en portefeuille, dont au moins les deux tiers seront européennes.
BNP Paribas Solar Impulse Venture Fund a réalisé il y a quelques mois son quatrième investissement avec Hello Watt. Le fonds avait déjà investi dans NatureMetrics, une start-up britannique qui a développé une solution de mesure fine de la biodiversité basée sur l’analyse d’ADN, Phenix, la scale-up française dans l’économie circulaire qui vise à réduire les déchets alimentaires et non alimentaires, et Axioma, startup française dans le domaine des biosolutions pour l’agriculture durable, qui stimulent les caractéristiques physiques des plantes pour leur permettre de mieux résister aux différents stress climatiques.
« En ce moment, nous regardons beaucoup les sujets de transparence de la supply chain, nous aimerions aussi investir sur la partie océan », confie Olivier Warnan.