Impulsé par les sœurs Rafaelle et Marine Faibis, Olympe Capital est un club qui regroupe vingt femmes business angels. Avec l’objectif de lutter contre les difficultés rencontrées par les femmes lors de l’étape du financement, le club financera des startups dans le cadre de levées de fonds, en amorçage et en série A. Il y a un an environ, l’idée germe, Rafaelle, qui faisait déjà partie d’un club de business angels, réalise qu’elle est vraiment l’une des seules femmes. « Quand les femmes sont à ce point-là en minorité, cela a un impact sur les investissements. Rafaelle avait le sentiment que des projets qui avaient de l’écho pour elle, en avaient assez peu pour les hommes du club. Elle m’a donc soumis son idée d’un club d’investissement féminin, et le projet m’a tout de suite plus. Elle avait l’expérience côté investissement et moi le goût pour les projets “from scratch” », raconte Marine Faibis, qui a commencé sa carrière dans le milieu des startups. Un profil complémentaire à celui de Rafaelle, qui, elle, a passé plus de dix ans chez Eurazeo et est aujourd’hui Directrice du M&A chez Capstone Finance.
Olympe Capital, au service des entrepreneures et des investisseuses
L’objectif est double : financer des projets de femmes entrepreneurs qui peinent à lever et donner aux femmes plus d’assurance dans leur capacité à investir. Dans un premier temps, les deux sœurs étudient le terrain, pour tester l’appétence des potentielles investisseuses. « Nous avons trouvé énormément d’écho, rien qu’à travers du bouche-à-oreille. Nous avions pour objectif une quinzaine d’associés et en juin 2023, vingt associées avaient signé ! », confie Marine Faibis.
Pour toutes les associées, Olympe Capital est un “side project”. Elles entrent avec un ticket minimum de 20 000 euros, porté à 30 000 euros pour celles qui font partie de l’équipe de gestion. Ces femmes ont toutes entre 30 et 40 ans, mais avec des profils variés : finance, startup, juridique et conseil. « L’idée est de capitaliser sur l’intelligence collective et le réseau de chacune », commente Marine Faibis.
Le premier tour est aujourd’hui bouclé et pour l’instant Olympe Capital n’est pas ouvert à de nouvelles associées. « Nous ferons probablement un second tour et dans ce cas, nous envisagerons peut-être à la mixité. On ne peut pas exclure les hommes de cette idée d’empowerment féminin », partage Marine Faibis.
Les initiatives se multiplient pour financer l’entrepreneuriat féminin
Pour l’origine du nom, il ne faut pas aller chercher du côté de la mythologie grecque. Olympe est en hommage à la célèbre pionnière du féminisme et du droit des femmes, Olympe de Gouge. Une figure qui incarne bien la philosophie de cette structure d’investissement, assez similaire à celle de Leia Capital ou de Sistafund. « Nous connaissions ces structures et nous adhérions à leur philosophie, mais Leia Capital ne prévoyait pas de nouveau véhicule et Sistafund a une structure de fonds avec des LPs. Pour ce qui est de Femmes Business Angels, il manquait, selon nous, la dimension collective propre au club deal », explique Marine Faibis. « Ces structures sœurs voient notre arrivée d’un bon œil, nous communiquons régulièrement avec elles et nous partageons nos pipelines », ajoute-t-elle.
Olympe Capital investira des tickets jusqu’à 50 000 euros en early-stage dans des entreprises françaises à caractère innovant, qui ont au moins une femme fondatrice et qui détient au minimum 30% du capital. « Nous ne nous nommons pas club de business angels à impact, car notre focus est vraiment sur l’égalité des chances entre femmes et hommes et nous voulons garder une certaine liberté concernant nos choix d’investissement. Néanmoins, nous gardons une exigence forte sur la dimension durable et responsable du business model et des pratiques d’affaires », souligne Marine Faibis.
Aucun secteur n’est a priori mis de côté. Dans les faits, les associées écarteront sûrement certains domaines d’expertise, comme les biotechnologies qui exigent des compétences et une temporalité spécifiques. Olympe Capital n’a pas encore effectué son premier investissement, mais envisage de prendre entre sept et huit participations dans les 18 prochains mois.