Malgré la crise du financement qui frappe actuellement la tech, Elaia ne relâche pas ses efforts pour financer la tech européenne. Nouvelle illustration en cette fin d’année, puisque la société de capital-risque française est entrée en négociations exclusives avec la banque d’affaires américaine Lazard pour nouer un partenariat stratégique visant à enrichir la chaîne de financement de l’écosystème technologique du Vieux Continent. Un accord définitif doit être validé dans les prochains mois pour entériner cette collaboration.
Dans ce cadre, Elaia et Lazard souhaitent mettre sur pied une société de gestion d’actifs commune pour investir dans des pépites françaises et européennes en late-stage et equity-growth. Cette nouvelle structure sera basée à Paris et dirigée par Xavier Lazarus, l’actuel patron d’Elaia. Une équipe d’investissement est en cours de recrutement pour l’épauler. L’initiative doit déboucher sur le lancement d’un premier fonds au rayonnement européen dès l’an prochain.
«Il est maintenant temps que des champions émergent au niveau du financement»
Avec ce partenariat inattendu, Elaia espère donner naissance à un poids lourd européen de l’investissement technologique, capable d’accompagner les startups les plus prometteuses du Vieux Continent tout au long de leur cycle de développement, depuis la phase d’amorçage et d’early stage jusqu’à la cotation en Bourse. «Au cours de la dernière décennie, la France et l’Europe ont développé leur écosystème entrepreneurial en tech et deeptech, et nous avons déjà assisté à l'émergence de leaders mondiaux issus de nos pôles technologiques européens. Il est maintenant temps que des champions émergent au niveau du financement», estime Xavier Lazarus, co-fondateur et Managing Partner d’Elaia Partners.
Pour Lazard, c’est l’occasion de diversifier son portefeuille en dehors de la gestion d'actifs traditionnelle pour répondre à la demande croissante de ses clients institutionnels et privés pour des actifs non-cotés. Un alignement des planètes bienvenu pour permettre à l’Europe d’essayer de rattraper son retard sur les États-Unis, où la chaîne de financement est nettement plus structurée pour tous les stades de développement des startups, notamment sur le late-stage, segment qui a des allures de talon d’Achille pour l’écosystème européen.
Or il faudra rapidement être plus performant pour accompagner des secteurs qui ont le vent en poupe, à l’image de la deeptech, domaine cher à Elaia, et de l’intelligence artificielle, où un vent d’euphorie souffle depuis un an et l’arrivée de ChatGPT sur le marché. Certes, des initiatives ont été lancées pour doper le financement sur le Vieux Continent, comme Scale-Up Europe et Tibi 2. Mais il en faudra davantage pour faire émerger de futurs champions français et européens de la tech. Dans ce sens, la création de mastodontes locaux du capital-risque semble être une condition sine qua non pour y parvenir. Et c’est toute l’ambition d’Elaia en capitalisant sur la réputation et l’expertise de Lazard.