« Sam Altman, son équipe et leurs talents sont les bienvenus s’ils le souhaitent en France où nous accélérons pour mettre l’intelligence artificielle au service du bien commun » a réagi sur X (ex-Twitter), un brin ironique Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé du Numérique, à l’annonce du licenciement surprise de cette personnalité devenue, en l’espace d’à peine une année, incontournable dans le monde de la tech.
L’entrepreneur de 38 ans avait rejoint 2011 l’incubateur de startups Y Combinator d’abord en tant qu’associé puis en tant que président, avant de cofonder, avec notamment un certain Elon Musk, OpenAI, à l’origine deChatGPT qui défraye la chronique depuis un peu plus d’un an avec la mise en lumière des formidables avancées en matière d’intelligence artificielle générative.
Plus confiance dans ses capacités à diriger OpenAI
Avec la publication en mai de GPT4, la nouvelle version du moteur qui alimente ChatGPT, tous les signaux semblaient donc au vert avant cette annonce surprise qui ébranle le monde de la tech. La veille encore Sam Altman était encore au forum de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) où il déclarait « j’ai beaucoup d’empathie pour le ressenti des gens, quel que soit leur ressenti ».
Le lendemain pourtant, le dirigeant apprenait son licenciement à la suite d’une décision de son conseil d’administration, argumentée par le fait qu’« il n'a pas toujours été sincère dans ses communications avec le conseil, limitant ainsi sa capacité à exercer ses responsabilités. Le conseil d'administration n'a plus confiance dans ses capacités à continuer à diriger OpenAI ». Il est donc remplacé par Mira Murati, jusqu'à présent directrice de la technologie de la startup.
Créer une intelligence artificielle générale qui bénéficie à toute l'humanité
Dans le sillage de ce tremblement de terre, un autre cofondateur d'OpenAI, Greg Brockman, annonçait sa démission en retweetant un message de Sam Altman : « Je vous souhaite sincèrement le meilleur. Je continue à croire à la mission de créer une intelligence artificielle générale qui bénéficie à toute l'humanité. ». Sam Altman, lui a commenté sobrement ce licenciement sur X avec « J'ai adoré le temps que j'ai passé à OpenAI. Cela m'a transformé, et j'espère que cela a transformé le monde un petit peu. J'ai surtout adoré travailler avec des gens aussi talentueux. Je vous dirai plus tard ce que je vais faire ensuite. ».
Microsoft réaffirme son soutien
Même Microsoft, qui a pourtant investi plus de 13 milliards de dollars dans la startup, aurait appris la nouvelle en même temps que tout le monde. Pourtant le géant de la tech semble maintenir son soutien à OpenAI, comme l’a affirmé son porte-parole : « Nous avons un partenariat à long terme avec OpenAI, et Microsoft reste engagé auprès de Mira et de son équipe ». Pour autant de nombreuses questions restent en suspens, et, aussi ironique soit-il, le message de Jean-Noël Barrot montre que l’Europe compte bien occuper un rôle majeur sur l’échiquier international de l’intelligence artificielle générative en faisant le pari de l’open source.