Inflation, le mot est sur toutes les lèvres et dans tous les médias, mais chacun a-t-il pour autant une idée claire de la composition de ses dépenses ? Réunis par Engie et Maddyness, trois experts ont éclairé nos pratiques et démontré que le meilleur moyen pour agir en faveur du pouvoir d’achat, c’est avant tout la connaissance.
Le premier poste de dépenses des Français – en dehors du logement – est l’énergie. « Elle représente en moyenne 9 % du budget », indique Céline Regnault, directrice Grand Public (France Retail) chez Engie. Autre composante de ce budget, les transports. Tous modes confondus, nous leur consacrons en moyenne 150 € chaque mois, rapporte Driss Ibenmansour, fondateur de la start-up Motto, qui propose des vélos électriques à la location. « Ce poste n’a pas tellement augmenté, malgré une hausse du prix de l’essence, à laquelle s’ajoute une augmentation des prix des véhicules et des titres de transport, comme le pass Navigo en Ile-de-France. Cela s’explique par le fait que les Français ont réduit leurs déplacements, ont consenti à des sacrifices ». Côté alimentation, le budget mensuel se monte à 275 € par mois et par personne, ajoute Jean Moreau, co-fondateur et CEO de Phenix, qui met en relation commerçants, particuliers et associations pour écouler les produits invendus. « Selon l’Ademe, les foyers gaspillent en moyenne 70 € de nourriture chaque mois. C’est comme si vous preniez votre caddy de courses à la sortie du supermarché et que vous le mettiez à la poubelle. Sur une année, cela représente près de 900 € perdus, sans compter le poids écologique de ce gaspillage. »
Petits gestes pour réels effets
Face à de tels chiffres, comment expliquer que nous ne maîtrisions pas mieux notre consommation ? Comment peut-il y avoir tant de gaspillage, qu’il soit énergétique ou alimentaire ? « Pour changer de comportement, encore faut-il avoir accès à l’information répond Céline Regnault. Chez Engie, nous sommes convaincus qu’il faut accompagner nos clients sur cette voie. C’est pour cela que nous leur proposons un service gratuit, Ma Conso. Il permet un suivi à l’heure et à l’euro près, et de réaliser des anticipations et des alertes. »
L’accès à la connaissance a en effet démontré des résultats positifs : selon l’Ademe, cela permettrait de réduire de 7 % sa consommation énergétique. Qui sait, par exemple, que le mode économique du lave-linge ou lave-vaisselle est 20 % moins énergivore que les autres ? Ou qu’abaisser de 1°C son chauffage réduit la consommation énergétique de 7 % ? A la veille de l’hiver, il faut en effet savoir que le chauffage compte pour 2/3 des dépenses énergétiques. Une donnée qui a poussé Engie à développer Mon Pilotage Elec, un service gratuit qui permet de piloter à distance et en temps réel des radiateurs connectés via une application. L’hiver dernier, les utilisateurs de ce service ont obtenu une réduction moyenne de 18 % de leur consommation de chauffage. « Des économies tangibles sur la base de gestes simples », se réjouit Céline Regnault. Les mêmes effets peuvent s’observer sur d’autres postes de dépenses du foyer. Changer ses circuits d’approvisionnement alimentaire peut aussi faire gagner du pouvoir d’achat : les paniers d’invendus de Phenix, par exemple, sont proposés sur l’application au prix de 5 €, pour une valeur marchande de 10 € à 12 €.
La démocratisation de ces nouveaux modes de consommation et l’adoption d’écogestes au quotidien n’a rien d’anodin. Cela confirme la désirabilité d’une consommation plus responsable, qui se conjugue avec des contraintes de pouvoir d’achat. « Nous existons depuis dix ans et nous observons que, ces dernières années, l’achat de paniers est devenu pour un nombre croissant de personnes une habitude de consommation au quotidien, et non plus un acte d’achat isolé. Notre base d’utilisateurs s’est également élargie », confirme Jean Moreau. Dans les transports également, Driss Ibenmansour souligne une évolution profonde des comportements, en faveur du partage et de l’abonnement. « Le modèle est plus économique, un vélo électrique tel que ceux que nous proposons coûte plus de 3 000 € à l’achat. Avec un abonnement à 65 € par mois et trois trajets en moyenne par jour, le coût unitaire du trajet est de 1 €. Et le service d’entretien que nous proposons permet d’allonger la durée de vie des vélos. »
Accompagner le changement
L’attrait pour des solutions permettant de consommer moins cher et plus sobrement est donc bien là. L’enjeu, désormais, est de mettre ces solutions à portée de main de chaque individu. C’est ici que la technologie prend tout son sens. « Créer des applications simples et gratuites nous semble indispensable pour favoriser le taux d’adoption de ces nouvelles habitudes », confie Céline Regnault. Autre démonstration issue de l’expérience d’Engie, le pouvoir du ludique. Avec ses Ecodéfis individuels ou collectifs, l’énergéticien favorise l’évolution des comportements au travers d’un système de jeux et de récompenses.
Finalement, ce qui ressort de l’émergence de solutions en faveur du pouvoir d’achat est peut-être la notion de collaboration et de collectif. Au-delà des récompenses des Ecodéfis d’Engie, le système contribue à la régulation du système électrique et à l’effort commun en faveur de la sobriété énergétique. Avec ses vélos connectés, Motto collecte de la data anonyme, utilisée par les assureurs pour mieux comprendre les risques et par les pouvoirs publics pour mieux penser l’espace urbain de demain. De leur côté, les acteurs tels que Phenix ont participé, par leur lobbying, à l’adoption de lois contre le gaspillage alimentaire. Energie, alimentation, transport : les efforts en faveur du pouvoir d’achat semblent donc contribuer à des changement sociétaux profonds.