Prenez un groupe de chercheurs en matériau du CNRS en Suisse décidés à révolutionner le principe de l’électrolyse et son impact sur les molécules d’eau d’un côté et de l’autre un entrepreneur qui après avoir inventé un système de détection des chutes d’enfants dans les piscines (MG International). Ce dernier, Anthony Ginter, créé la startup Weo en 2013, rachetant le brevet et la technologie et s’entourant de certains chercheurs.
« Avec un diamant de synthèse, ils sont capables de changer la structure moléculaire de l’eau pour décupler ses propriétés. Le diamant libère les principes actifs de l’eau pour qu’ils soient plus accessibles aux cellules du vivant », souligne le CEO. Leur dispositif, utilisé pour nettoyer les fruits et légumes, a permis d’augmenter leur durée de vie avant de s’intéresser à les faire pousser grâce à l’eau ayant recours au système Weo. « On obtient 30 % de taille en plus et 15 % de production supplémentaire grâce à cette eau ni filtrée ni combinée à autre chose. »
En 2015, une ferme laitière de Normandie décide d’essayer cette eau sur son élevage. « L’éleveur a constaté une plus grande production de lait, avec plus de protéines qui traduisent la bonne santé des animaux et donc une plus grande immunité. ». Quelques mois plus tard, l’agriculteur fait état d’un nombre de décès de veau annuel d’un contre 15 auparavant, un chiffre qui reste depuis inchangé.
La recherche sur tous les fronts
D’autres fermiers, des éleveurs de poulets notamment, ont eu recours à Weo et affichent des résultats aussi positifs. « Ces observations sur différentes espèces animales et végétales ont encouragé à transposer à l’humain. ». Après avoir fait ses preuves sur la cicatrisation de la peau en laboratoire, Weo a contribué à des recherches sur l’eczéma, le système immunitaire et l’inflammation du corps notamment avec l’Inserm à l’hôpital Saint Louis de Paris. En 2020, Weo a créé un comité scientifique autour d’autres maladies. Le CHU de Reims, le CNRS ou encore l’Institut Godinot s’impliquent aux côtés de l’Inserm sur le cancer du sein.
« Nous avons lancé plusieurs programmes en parallèle sur l’assimilation du glucose que Weo contribue à réguler sur les patients atteints de diabète ; sur l’inflammation des cellules du cerveau pour réduire les risques d’Alzheimer ou encore sur la peau et la récupération physique. ». Pour mener à bien ses travaux, la startup s’est installée à Eurasanté Lille pour profiter de l’environnement spécifique.
Également présente aux Etats-Unis depuis 2017, la startup mène des recherches sur le vieillissement en plus des travaux destinés au monde agricole. « Une publication est prévue sur la réduction de la cellessence cellulaire chez l’humain dans le Journal of Aging and Health. »
Premiers pas sur le marché
Début 2024, le dispositif Weo Farm, auquel ont collaboré une quarantaine d’agriculteurs, sera commercialisé en France et aux Etats-Unis. En parallèle, la jeune pousse a débuté la vente de sa Weo Bottle destinée à améliorer la santé des utilisateurs. Après avoir levé 15 millions d’euros entre 2021 et 2022, l’entreprise lance une nouvelle levée d’une enveloppe de 10 millions euros pour développer la commercialisation de ses deux produits.
« Nous ambitionnons de devenir une des premières entreprises à aller vers le One Health qui vise à améliorer la santé de tout ce que l’on consomme. »