Xavier Niel le répète à l’envi : tout le monde devrait entreprendre au moins une fois dans sa vie. Le message a été parfaitement reçu par les jeunes, qui songent de plus en plus à devenir des entrepreneurs. En début d’année, une enquête d’OpinionWay pour Go Entrepreneurs mettait ainsi en lumière que la moitié des moins de 30 ans souhaitent créer ou reprendre une entreprise, tandis que seulement 9 % des plus de 50 ans envisagent de se mettre à leur compte. Mais qui sont ces jeunes entrepreneurs qui osent sauter le pas ? C’est pour répondre à cette question que VistaPrint a mené une étude avec l’institut OnePoll auprès de 1 000 jeunes chefs d’entreprise français âgés de 18 à 25 ans (58 % d’hommes et 42 % de femmes).
Il ressort de cette enquête que que 82 % des jeunes patrons interrogés se sont lancés dans le bain de l’entrepreneuriat pendant ou juste après leurs études. Un choix souvent payant puisque 81 % de ces entreprises sont rentables, et même 91 % d’entre elles ont réussi à l’être en moins de deux ans. Les secteurs du marketing (11 %) et de l’informatique (9 %) figurent parmi les terrains de jeu préférés des jeunes entrepreneurs, devant les arts et l’artisanat, la musique, le divertissement, ou encore la finance.
Le manque de financement, principale barrière à surmonter
Pour mettre sur pied leur affaire, 43 % des chefs d’entreprise ont fait le choix de s’associer à un parent ou partenaire de vie, tandis que 32 % se sont lancés dans l’aventure entrepreneuriale entre amis. Sans surprise, ces projets sont soutenus par leur entourage. 32 % de ces dirigeants en herbe ont d’ailleurs bénéficié d’une aide financière de leur famille ou de leurs amis pour créer leur entreprise.
Ce coup de pouce est bienvenu alors que le manque de financement au démarrage de l’activité constitue la principale difficulté à surmonter pour près de la moitié des jeunes interrogés. La peur de prendre des risques (40 %) et le fait de ne pas savoir où commencer (38 %) apparaissent également parmi les préoccupations majeures des entrepreneurs de 18 à 25 ans. "Entreprendre lorsqu’on est jeune relève d’un tour de force et d’une sacrée dose de détermination, et nous sommes conscients chez VistaPrint que ces jeunes chefs d’entreprise ou ceux qui souhaitent se lancer sont souvent limités par des questions de financement", ajoute Sabine Leveiller, directrice marketing Europe de VistaPrint.
Une autre vision de la hiérarchie
Néanmoins, les jeunes chefs d’entreprise estiment qu’ils peuvent capitaliser sur leur autonomie, leur capacité de travail et leur enthousiasme pour mener à bien leur projet. Et s’ils évoluent dans des structures réduites (20 % travaillent seuls et près de 50 % comptent entre 2 et 10 employés), ils prévoient de recruter en moyenne 5 collaborateurs supplémentaires en 2023. Par rapport à l’ancienne génération de patrons, 44 % d’entre eux estiment que les jeunes entrepreneurs d’aujourd’hui sont très différents, en raison d’autre autre vision de la hiérarchie qui se caractérise par un management plus horizontal. Ils sont également 40 % à se déclarer plus attentifs à leurs employés et à leurs besoins.
Enfin, à l’heure où le label B Corp est de plus en plus populaire, 35 % estiment que l’entreprise de demain devra être celle du progrès social. L’égalité des chances (18 %) et l’accès à l’emploi (20 %) figurent d’ailleurs parmi les priorités des jeunes chefs d’entreprise, tout comme l’écologie et la lutte contre le réchauffement climatique (17 %), et surtout l’égalité des sexes (23 %).
L’égalité des sexes en ligne de mire
Celle-ci n’est pas encore au rendez-vous parmi les jeunes entrepreneurs, puisque les hommes indiquent gagner 1 665 euros par mois, contre 1 323 euros pour les femmes. Cela représente un écart de 20 %, un peu moins conséquent par rapport aux statistiques de l’Insee qui situent l’écart salarial entre les gommes et les femmes à 24,4 %.
Autre élément de différenciation, les jeunes femmes à la tête de startups ont tendance à créer plus facilement leur entreprise seule (37 %) par rapport aux hommes (23%). Plus indépendantes, 24 % des entrepreneuses affirment n’avoir bénéficié d’aucun soutien financier, contre 13 % pour les hommes. Moins soutenues, elles n’ont pas peur de quitter leur zone de confort, avec 36 % d’entre elles qui indiquent que leur projet entrepreneurial n’est pas lié à leur formation initiale.
Si l’écart se réduit au niveau de l’égalité des sexes, de nombreux obstacles restent à lever. En supprimant progressivement ces frictions, de plus en plus de femmes pourraient être tentées par une aventure entrepreneuriale. Dans ce contexte, marcher dans les pas d’Éléonore Crespo, première femme dirigeante au sein du Next 40 avec sa société Pigment, pourrait constituer une source d’inspiration. Pour l’heure, 32 % des dirigeantes interrogées dans le cadre de l’étude VistaPrint estiment qu’il est "assez", voire "très difficile", de créer son entreprise en France.