À l’heure d’une nécessaire évolution des entreprises sur des marchés en permanente transformation, pourquoi ne pas chercher de nouvelles opportunités auprès de ceux qui connaissent le mieux votre structure : vos salariés. C’est une manière de profiter d’une capacité d’innovation souvent inexploitée, de valoriser la prise d’initiative et la créativité, mais aussi in fine de diffuser la culture de l’innovation au sein de votre organisation.
Mieux, l’intrapreneuriat permet de motiver vos salariés et d’attirer les talents. Selon un sondage réalisé par Ifop pour Allianz France, près de 67 % des étudiants affirment que les entreprises ayant développé un programme d’intrapreneuriat attirent davantage leur attention. Développer un tel potentiel nécessite cependant une grande attention dans la mise en place et l’accompagnement des projets.
Comment se crée un projet intrapreneurial ?
À l’origine d’un projet intrapreneurial, il y a une idée qui naît de l’expérience et de la créativité de l’un de vos salariés. Souvent, il s'entoure de collègues avec des compétences complémentaires pour garantir la viabilité de son projet et le transformer en une proposition à forte valeur ajoutée pour l'entreprise. Malgré l’effervescence inhérente à tout début d’aventure, il est nécessaire, dans un premier temps, de s'assurer que tous les membres de l'équipe partagent la même intention.
Il s’agit à la fois de prendre conscience de ce qu’est un intrapreneur et des changements de posture que cela implique, de s’assurer de la diversité des compétences présentes dans l’équipe et de la complémentarité des profils, mais aussi de faire connaissance, de créer des liens et de définir un mode de fonctionnement en équipe.
L'alignement des intrapreneurs autour d'une raison d'être commune
Tous doivent aussi s’accorder sur la raison d’être du projet. Aussi géniale ou pertinente que soit l'idée initiale, il est important de comprendre qu’elle ne doit pas être attachée indéfectiblement à un produit ou service en tant que tel mais au sens même du projet. De multiples facteurs contextuels ou conjoncturels peuvent en effet obliger les intrapreneurs à pivoter et c’est cette raison d’être qui permettra de maintenir la motivation au sein de l’équipe et d’associer éventuellement d’autres participants.
Il s’agit là de réfléchir à la fois aux "racines" et à "l’étoile polaire", selon les concepts de Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin de 2012 à 2019, puis de Renault depuis janvier 2019. Les "racines", ce sont les bases du projet, d’où il vient ; "l’étoile polaire", la direction que les intrapreneurs vont suivre.
Le design sprint : pour passer de l’idée à un projet tangible
Une fois les intrapreneurs alignés, débute alors le passage de l’idée à un projet tangible. Pour cela, rien de mieux que le design sprint, développé par trois cadres de Google Ventures et aujourd'hui utilisé dans presque toutes les industries. Dans un monde professionnel de plus en plus exigeant, cette méthode impose en effet un temps court, 5 jours, afin de réduire les risques et incertitudes liés à l’innovation. Les notions clés du design sprint se résument à : placer l'utilisateur au centre de la démarche de conception et à oser expérimenter et tester rapidement sa solution, grâce à un prototype frugal.
Cette méthode permet d’explorer toutes les hypothèses pour ne retenir que les plus viables et commencer à dessiner une feuille de route cohérente. C’est ce qu’ont réussi à réaliser cette année, par exemple, les Éditions Lefebvre Sarrut à travers un design sprint pour leur programme intrapreneuriat avec deux objectifs : permettre à toutes les équipes de créer et tester un prototype tangible de leur solution, mais aussi rassembler durant une semaine tous les participants, sinon répartis à l’international, pour stimuler l’esprit d’équipe dans un lieu dynamique.
Comment réaliser un design sprint ?
Le design sprint, c’est 5 étapes clés :
- comprendre et définir le problème,
- générer des idées,
- choisir une solution,
- prototyper
- puis tester.
Une salle doit être réservée à cette occasion et les agendas de chacun des participants libérés. Première étape : comprendre la problématique à traiter, les attentes des utilisateurs et les défis qu’ils impliquent. Ensuite vient la phase de divergence pour explorer individuellement et collectivement toutes les solutions potentielles. Lors de cette étape la quantité d'idées générées est plus importante que la qualité.
Un tri sera fait ensuite pour ne retenir que les plus pertinentes et décider le lendemain de la meilleure solution à prototyper et tester, selon trois critères : désirabilité, faisabilité et viabilité business.
La quatrième étape est ensuite consacrée au prototypage de la solution retenue. L’idée n’est pas qu’il soit parfait mais suffisamment représentatif de la solution pour que les tests utilisateurs de la dernière journée soient probants.
Idéalement, ceux-ci doivent être réalisés en situation réelle avec des profils qui correspondent à la cible finale. En fonction des avis et retours récoltés, trois possibilités : passer à l’étape développement si l’idée est validée, mais si ce n'est pas le cas, itérer pour améliorer la solution, ou simplement “tuer” l'idée.
De nouvelles opportunités à explorer ensemble
En appliquant ces conseils pour maximiser les chances de réussite d'un projet d'intrapreneuriat, vous pourrez au minimum offrir à vos collaborateurs l'opportunité d'apprendre de nouvelles méthodes d'innovation, de se sentir écoutés et de partager leurs idées, et au mieux vous pourrez découvrir de nouvelles perspectives de développement business.