L'entreprise, qui se présentait comme le Tesla de l'hydrogène avec sa berline "Machina", dont un concept avait été présenté en grande pompe lors du salon de l'automobile en octobre à Paris, est confronté à de grandes difficultés financières.
"Les charges d'exploitation de l'exercice s'élèvent à 24,9 millions d'euros contre 9,4 millions d'euros en 2021, en raison principalement d'une forte hausse des charges de personnels" liées au recrutement de 116 collaborateurs en 2022, a indiqué Hopium dans un communiqué.
La perte de 23,9 millions d'euros - contre 8 millions en 2021 - a obligé Hopium a afficher des capitaux propres négatifs (-10,4 millions d'euros). Sa trésorerie était de -1,3 million d'euros au 31 décembre 2022. Depuis le début de l'année 2023, Hopium a donc dû tailler dans ses effectifs en proposant une rupture conventionnelle collective (RCC), acceptée par 35 salariés qui ont quitté l'entreprise.
"Cette démarche devrait permettre de ramener les effectifs à un niveau compris entre 90 et 100 personnes à la fin du mois d'avril 2023", a indiqué la startup.
Après avoir réalisé plusieurs augmentations de capital en 2022 pour un montant total de 4,1 millions d'euros, Hopium a subordonné la poursuite de son activité à l'obtention de fonds supplémentaires, notamment "une subvention dans le cadre de l'appel à projet Auto Invest de France 2030".
L'entreprise, qui était présidée jusqu'à la mi-mars par l'ancien ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, est aussi dans l'obligation de conclure "un ou plusieurs accords industriels ou financiers avec des partenaires capables d'accompagner Hopium dans une vision de moyen/long terme".
Si elle y parvient, la société espère "lancer la pré-commercialisation de son système pile dès 2024 parallèlement à son industrialisation", avant une commercialisation en 2025.
Début avril, Hopium a annoncé se concentrer sur le développement de sa technologie de pile à combustible, remettant à plus tard son projet de commercialisation de la Machina.
Si ce projet n'est pas abandonné, plus aucun calendrier n'est avancé pour la sortie du véhicule, initialement prévue en 2025. Experts et industriels restent divisés sur la place de l'hydrogène dans la décarbonation du secteur automobile. Toyota ou BMW y placent de grands espoirs, tandis que de nombreuses autres marques le réservent aux utilitaires,
plus difficiles à convertir à l'électrique.