Si les entreprises ont conscience chaque jour davantage de leur impact en tant qu’actrices du changement, elles se sentent parfois esseulées lorsqu’il s’agit de repenser la conception produits, la relation client, la circularité des procédés de manière plus responsable. Alors, au cours de la 3ème édition de son événement annuel, JOUR E une journée au service de la transition des entreprises, Bpifrance les a encouragés à progresser vers des pratiques plus durables, notamment grâce aux solutions innovantes qu’offre les greentech françaises très dynamiques. Au programme : 12 ateliers ayant réuni plus de 400 dirigeants, 45 solutions pitchées, 8 masterclass et 35 diagnostics personnalisés pour établir un état des lieux de l’impact de son activité sur le climat, le tout empreint de positivisme.
Planter des graines dans les PME-ETI
Frédérick Marchand faisait partie des 60 intervenants venus partager leur expertise. Rattaché à la parcelle décarbonation - l’événement comptait autres espaces dédiés à autant d’axes d’amélioration : économie circulaire et éco-conception, ressources et énergie -, le fondateur de Fruggr x Digital4better animait un atelier visant à promouvoir un usage du numérique plus inclusif et respectueux des ressources naturelles. “ Avec notre solution SaaS, de pilotage ESG du numérique, qui mesure l’empreinte environnementale et sociale et délivre des recommandations d’amélioration, Fruggr est leader dans le domaine de l’empreinte carbone numérique. Alors, en qualité d’animateur de l’atelier, mon objectif était de planter une graine, de sensibiliser les PME-ETI, de le faire prendre conscience de l’existence de cette empreinte qui, d’après la dernière étude de l’Ademe x Arcep devrait s’alourdir de 45 % d’ici à 2030. L’atelier que je présidais permettait d’identifier les leviers possibles pour décarboner cette verticale, dans un discours le plus vulgarisé possible pour embarquer le maximum d’organisation dans cette transition écologique. Avec de la bonne volonté, il est possible de diviser cette empreinte par deux et c’est visible immédiatement parce que c’est le premier point d’interaction d’une entreprise avec toutes ses parties prenantes. C’est une bonne manière de démontrer son engagement sociétal auprès de ses clients ou de ses salariés” explique Frédérick Marchand, membre de la communauté du Coq vert.
L’accompagnement ne s’arrête pas là. Une fois repartis avec cette valeur ajoutée, les chefs d’entreprises pourront compter sur l’ensemble du réseau Bpifrance pour poursuivre et intensifier leur transition. “Celles et ceux qui souhaitent aller plus loin pourront se faire accompagner par un bureau d’étude sélectionné par nos soins et dont les missions auront été calibrées pour l’entreprise en question. Le bureau d’étude pourra faire le bilan carbone de l’entreprise et lui proposer un plan d’action. Le tarif de la mission est pris en charge à hauteur de 50% par Bpifrance et l’ADEME. On place de l’intelligence au sein des entreprises parce que ce qui manque aux chefs d’entreprise : du temps et des bras. Les entreprises n’ont pas de spécialistes pour traiter ces sujets. C’est en partant du même postulat qu’on a, par ailleurs, lancé le diag éco-conception début 2023.” développe Anne Guérin, Directrice exécutive du Financement et du Réseau et pilote du Plan Climat chez Bpifrance.
Un événement résolument optimisme
Lorsqu’on interroge Frédérick Marchand sur ce qu’il retiendra de cette journée d’empowerment collectif, il évoque instantanément le positivisme qui a régné à chaque instant de ce moment de partage et de travail axée sur les solutions. “Les participants avec lesquels j’ai pu échanger avaient le point commun d’être enjoués, curieux. On sentait que tous avaient envie de comprendre pour mieux agir et ça c’est plaisant. On sort du schéma où le mot sobriété rime avec austérité, à tort d’ailleurs parce que ça n’engage pas, c’est anxiogène.”
Il faut avouer qu’avec la constante augmentation du nombre de solutions innovantes greentech, Bpifrance avait de quoi répondre aux problématiques de beaucoup de participants à l'événement. “En 2021, Bpifrance comptait 1800 greentech, elles sont aujourd'hui 2150 dédiée à la transition environnementale et près d’un quart d’entre elles adressent les nouvelles énergies. Bpifrance a cette capacité de pouvoir identifier à la fois l’offre et la demande. Elle participe au développement de solutions technologiques et dispose d'une connaissance approfondie des besoins des entreprises françaises grâce à son rôle clé dans le financement et l'accompagnement des entreprises à tous les stades. Alors on crée du lien entre les dirigeants d’entreprises déjà engagés dans la transition - la communauté du Coq vert -, ceux désireux de passer à l’action et les offreurs de solutions.”
À Ground Control, ce jour-là, un lieu avait tout particulièrement vocation à créer du lien. Niché dans un angle de l’immense espace industriel, La bourse aux déchets, volontairement rebaptisée bourse aux ressources attendaient offreurs et demandeurs de déchets qui, dans une démarche d’économie circulaire entendaient revaloriser et recycler ce qui, en temps normal, aurait dû être jeté. “200 entreprises se sont inscrites à la bourse aux déchets pour valoriser les déchets de leur activité et leur donner une seconde vie en servant de ressources à d’autres entrepreneurs” témoignait Anne Guérin.
Depuis le lancement de son Plan climat en 2020 avec la Banque des Territoires, Bpifrance n’a de cesse - grâce à l’un de ses piliers majeurs qu’est l’innovation et ses bonnes relations avec les PME-ETI française - de multiplier les actions pour accompagner les entrepreneurs qui souhaitent entamer leur transition et l’impact est notable : “Bpifrance a encore de beaux jours E devant elle, puisque l'événement a vocation à perdurer au moins jusqu’à ce que la France ait atteint l’objectif de la neutralité carbone. Deux ans après la première édition de Jour E, entre 2500 et 3000 entreprises ont d’ores et déjà entamé leur transition et nous entrons désormais dans une phase d’intensification avec pour objectif 20 000 entreprises en transition d’ici à 5 ans.” se réjouit Anne Guérin.