Depuis les années 2010, l’École polytechnique s’est ouverte au monde de l’entrepreneuriat et de l’innovation en créant un master X HEC Berkeley, la direction Entrepreneuriat et Innovation de l’École et le centre d’innovation et d’entrepreneuriat X-Drahi-Novation Center. Le fonds d’amorçage Polytechnique Ventures est venu compléter ce dispositif fin 2020. Initialement doté de 15 millions d’euros, il dispose aujourd’hui de 36 millions d’euros grâce à l’apport de 160 alumni ayant souscrit entre 100.000 et 3 millions d’euros chacun. Objectif : favoriser la croissance de startups issues de l’X pour relever les défis actuels en matière d’industrie, de santé, d’environnement ou d’énergie.
Une partie de ces fonds est également réservée à la Fondation de l’École : " Pour qu’une startup soit éligible à ce fonds d’investissement, elle doit être fondée par un diplômé de l’école, incubée à l’X ou émaner d’un laboratoire de l’École, explique Cécile Tharaud, directrice générale de Polytechnique Ventures. Nous investissons dans des startups Deeptech très jeunes, en cohérence avec l’expertise de l’École : énergie, climat et environnement ; smart city et nouvelles mobilités ; numérique et intelligence artificielle ; industrie 4.0 et medtech. Elles doivent avoir impact sur le monde de demain, être un game changer dans un secteur industriel important.".
Un fonds early-stage dédié à l’innovation Deeptech
Ainsi, neuf startups ont déjà bénéficié d’un financement de Polytechnique Ventures, parmi lesquelles Jimmy Energy, un fournisseur de chaleur industrielle décarbonée ; Goodvest, une fintech verte durable et éthique ; ou encore Spinergie, spécialiste de l’optimisation des opérations maritimes.
Le fonds prévoit 15 à 20 investissements au total, avec des tickets allant de 250.000 euros à 1 million d’euros en pré-amorçage et amorçage, et un suivi en série A. " Très répandus chez les Anglo-Saxons, les fonds alumni ont fait leur apparition depuis peu en France : HEC a lancé son fonds, Centrale Supelec est en train d’en créer un et nous recevons beaucoup d’écoles pour des renseignements, remarque Cécile Tharaud. C’est un modèle très intéressant car, en surfant sur la loyauté des anciens, il apporte une tonalité de mentorat à la fois confiante et solide. Nous mettons ainsi les jeunes startupers en contact avec des partenaires potentiels, des laboratoires qui les aideront à approfondir une technologie ou des experts qui les mentoreront bénévolement. C’est un cercle vertueux qui amplifie les synergies entre le réseau des anciens et l’écosystème de l’École.".