Avec un montant total investi cumulé de 11 milliards d’euros, l’écosystème européen de la mobilité a bien résisté aux conditions économiques difficiles de l’année 2022. C’est ce qui ressort de ce rapport bi-annuel qui dresse une étude quantitative, sectorielle et géographique des startups de la mobilité en Europe. Réalisée auprès de plus de 16.000 startups et plus de 5.000 cycles de financements, cette enquête révèle que l’Europe est devenue un vivier pour ces entreprises.
" Si le niveau d’investissement européen affiche une baisse de 3 milliards d’euros par rapport à 2021, celle-ci est beaucoup moins forte que celle de l’écosystème américain, analyse Vincent Cabanel, Dealflow & Startup Acceleration Manager chez Via ID. Cette diminution s’explique principalement par un nombre moins important de méga levées (aux montants supérieurs à 100 millions d’euros), dont l’objectif est souvent une introduction en bourse. Or, dans le contexte macroéconomique actuel, les introductions en bourse sont complètement gelées. Les investisseurs se montrent logiquement plus prudents.".
La part des investissements mondiaux de capital-risque dans les startups européennes de la mobilité est passée de 16 à 25 % en 2022. L’Europe est également la zone qui attire le plus de financements en early-stage, avec plus de 34 % du financement mondial.
La mobilité électrique atteint sa maturité
Parmi les secteurs les plus financés figurent la logistique et la livraison avec quasiment 3 milliards d’euros. La maintenance connaît la plus forte croissance en valeur, avec une augmentation de 64 % par rapport à 2021. Enfin, en volume, les startups de la mobilité électrique constituent 61 % des investissements, une part jamais atteinte jusqu’alors. " Les startups de la recharge électrique ont connu une accélération sept fois plus importante qu’en 2021, commente Vincent Cabanel. On retrouve par exemple la danoise Monta, qui propose une solution de recharge à domicile, ou la française Beev, qui accompagne entreprises et particuliers dans leur transition vers l’électrique, avec l’obtention de subventions, l’installation d’infrastructures de recharge ou le choix de véhicules ".
La France fait preuve de résilience
Dans ce contexte, la France se classe en quatrième position des pays qui attirent le plus de capitaux, après le Royaume-Uni, la Suède et l’Allemagne. Très résiliente, elle affiche une croissance de 17 %. Grâce aux politiques favorisant la logistique urbaine, plusieurs startups tirent leur épingle du jeu, à l’instar de Velyvelo, qui propose des solutions de vélos électriques pour les professionnels de la livraison, ou d’Electra qui est en phase avec les attentes du marché grâce à ses bornes de recharge rapide. Pour l’analyste de Via ID, 2023 sera l’année de confirmation du véhicule électrique. " Avec la fin de la vente de véhicules thermiques neufs en Europe en 2035 et la part importante (72 %) des investissements de plus de 100 millions d'euros, tout porte à croire que la voiture électrique aura le vent en poupe cette année.".