Le baromètre annuel Syntec Conseil de la compétitivité française publié fin novembre 2022 est sans appel : selon les dirigeants, après les coûts de l'énergie et ceux des matières premières, les difficultés de recrutement arrivent désormais en troisième position des risques exogènes sur l’activité des entreprises. Ce serait même le premier sujet de préoccupation dans les services. Et pour cause, après un arrêt forcé pour cause de pandémie, l'économie française a repris de plus belle. À tel point qu’en l’espace d’un an 800.000 emplois ont été créés.
Des entreprises menacées et des candidats en voie de disparition
En conséquence, les offres d’emploi sont plus importantes que la demande et, contre toute attente, l’activité ralentit. Un paradoxe - compte tenu des signaux conjoncturels très négatifs et de la probable entrée en récession - qui tient aux aspirations post-covid des salariés quant à leur vie professionnelle. Outre le désir grandissant d’épanouissement, de flexibilité horaire et de mobilité géographique, la désuétude du CV et son inefficacité pour valoriser les compétences des actifs jouerait également un rôle dans les tensions de recrutement puisque 40 % des candidats potentiels se démobilisent au moment d’envoyer leur CV.
Exit le CV
C’est en partant de ce constat - et avec l’aide de deux associés issus du digital - qu’en avril 2020, Philippe Valoggia a décidé de lancer Jobfirst, une plateforme optimisée pour le mobile qui permet de faciliter les rencontres entre entreprises et actifs non-cadres ou en recherche d’un premier emploi en réinventant les pratiques de recrutement. Pour établir leur profil, plutôt que de télécharger un CV, les candidats sont invités à remplir - en 5 minutes montre en main - un questionnaire qui, grâce à une solution d’intelligence artificielle basée sur les compétences, les pré-requis et soft skills, génère des matchs automatiques entre annonces et postulants.
Si l’emploi proposé correspond aux appétences du candidat, il lui suffit de quelques clics pour le faire savoir au manager, au recruteur ou au dirigeant qui recevra la candidature dans la foulée : "Pour éviter le ghosting, un système d’ATS a été intégré à Jobfirst. Les recruteurs doivent statuer sous 30 jours sur le sort qu’ils souhaitent donner à la candidature. Ils ont le choix entre trois options : refusé, sélectionné ou recruté et le clic déclenche l’envoi d’un sms pour informer le candidat. Pour le candidat, le simple fait d’avoir été sélectionné est motivant même si cela ne débouche pas sur une embauche", explique Maxime Belair cofondateur et COO de Jobfirst.
Un sourcing rapide et simplifié
Côté recruteur, la promesse de Jobfirst est tout aussi alléchante. Une fois publiée, l’offre d’emploi est multi-diffusée sur 25 sites (Pôle emploi, Linkedin, Monster etc.). La plateforme permettrait, en outre, un sourcing deux fois moins chronophage tout en offrant 35 % de candidatures supplémentaires. Pour ce faire, l’algorithme de la solution digitale classe les candidats selon le matching avec les besoins de l’entreprise et un rapport détaillé laisse émerger les informations les plus pertinentes à l’instar de la disponibilité horaire, de la zone de mobilité géographique etc. "Si un candidat répond aux attentes d’un recruteur et qu’il le sélectionne pour poursuivre le processus de recrutement, il peut directement engager la conversation avec lui via une messagerie texto, audio et visio. Cette rapidité permet de capter ce bon profil et d’éviter qu’il ne succombe à une autre offre", argumente Maxime Belair.
Et Jobfirst ne s’arrête pas là. Alors que l’apprentissage et l’alternance connaissent un succès grandissant ces dernières années, la solution 100 % mobile entend également répondre aux besoins des écoles et aux centres de formation.
Une levée de fonds avec Kriptown
À peine trois ans après sa création, Jobfirst compte déjà 180.000 utilisateurs et a accompagné 24.000 recrutements et entend bien passer les seuils symboliques du million d’inscrits et des 100.000 recrutements d’ici 2024. Aujourd'hui, pour recruter des équipes commerciales et marketing, accélérer son développement et déployer de nouvelles fonctionnalités, en complément de sa levée de fonds avec des business angels, Jobfirst offre la possibilité de rejoindre une levée de fonds participative avec Kriptown.
L’atteinte de ses objectifs devrait permettre à Jobfirst de passer le cap des 2 millions d’euros de CA d’ici à 2024.