L’entrepreneuriat à impact connaît une véritable accélération en France depuis un an. Le nombre de startups sur le sujet a augmenté de près de 28 %, pour passer la barre des 1.000 startups (1.074) cartographiées par France Digitale et Bpifrance Le Hub dans le troisième mapping dédié à ce sujet. La hausse est même de 48 % en comparaison avec juin 2021. Un chiffre toutefois à nuancer car ces startups ne représentent que 5 % des startups en France. L’âge moyen de ces startups reste stable, autour de 5 ans d’existence, preuve d’une maturité grandissante.
La valeur essentielle affichée dans cette troisième édition est la conciliation de l’impact social et de la performance économique. Selon Paul-François Fournier, Directeur Exécutif Innovation de Bpifrance, " si certains opposent encore la notion de croissance économique à une contribution favorable à l’atteinte de ces 17 objectifs, ils se trompent. Une initiative viable sur le plan économique porte en son modèle un potentiel d’impact beaucoup plus important car son développement sera vertueux, aussi, sur les plans sociaux et environnementaux ".
30.000 emplois et 8,3 milliards d'euros levés
La preuve : l’écosystème emploie désormais 30.000 personnes en France, essentiellement dans les TPE et PME, car 89 % de ces startups emploient moins de 50 ETP. Le montant des fonds levés est lui aussi significatif puisqu’il atteint désormais 8,3 milliards d’euros, " un total qui a doublé en une année, avec un double signal : d’un côté des startups qui grandissent en maturité et qui réussissent à concilier business et impacts positifs, et de l’autre des investisseurs qui sont de plus nombreux à y croire ", explique Maya Noël, directrice générale de France Digitale.
À y regarder de plus, des tendances très diverses sont en revanche à noter. 32 % de ces startups n’ont jamais levé de fonds, 41 % moins de 2,5 millions d’euros et seulement 1 % a levé plus de 100 millions d’euros.
Selon les secteurs couverts au sein de ce mapping, il y a là aussi quelques nuances. La levée de fonds médiane pour les startups " Environnement " et " Économie et développement " est de 2 millions d’euros, mais seulement de 1,5 pour celles évoluant dans le " Social ". Le nombre de startups n’ayant jamais levé de fonds diffère aussi : 27 % pour " Environnement ", 31 % pour " Économie et développement " et même 48 %, soit près de la moitié pour le " Social ".
" Des ratios qui sont finalement assez similaires à ce que l’on peut constater sur l’ensemble de l’écosystème des startups et qui s’expliquent pour certains par la nécessité de croissance rapide sur des marchés en plein essor, par exemple sur l’énergie, et par des besoins d’investissements importants en R&D ", précise Maya Noël.
L’Île-de-France et l’environnement en tête
Au niveau géographique, il est à noter que plus de la moitié des startups cartographiées se situent hors Île-de-France. Derrière l’ogre parisien avec 515 startups et 6,3 milliards d’euros levés, les régions Auvergne-Rhônes-Alpes (120), Occitanie (95) et PACA (70) tirent leur épingle du jeu en nombre de startups, quand la région des Hauts-de-France arrive en pole position en termes de levées de fonds (573 millions d’euros). " Ce qui intéressant avec ces chiffres, c’est qu’ils démontrent que la croissance du nombre de startups à impact est un mouvement généralisé qui concerne l’ensemble des territoires français ", souligne Maya Noël.
Sans surprise en revanche, la thématique " Environnement " représente plus de la moitié des startups cartographiées, avec pas moins de 142 jeunes pousses dans le secteur de l’énergie " Énergie ", suivies de près par l’agriculture et l’alimentation, puis la mobilité (20%). L’autre moitié étant répartie à 30 % sur des problématiques liées à l’économie et au développement (économie circulaire pour 10% d’entre elles) et à 15 % des questions sociales et sociétales (6% dans l’éducation et la culture et 5% sur l’inclusion et le lien social notamment).
* Les critères d'éligibilité : Siège social basé en France / Active en 2022 / Société créée après 2000,/ Société n’ayant pas réalisé d’exit (pas de rachat ou d’introduction en bourse) / Société à caractère innovant ou technologique / Impact environnemental, social ou économique au cœur de leur activité