" Les PME digitales ont le plus grand mal à trouver des financements. Elles ont, par définition, peu d’actifs et donc peu de garanties pour contracter des emprunts bancaires ", souligne Gabriel Thierry, cofondateur de Karmen aux côtés de Baptiste Wiel et de Sébastien Lubineau. Pour aider les éditeurs de logiciels, les e-commerçants ou les applications mobiles, la fintech a lancé un service de financement permettant de couvrir leurs besoins en fonds de roulement, leurs investissements pour l’acquisition de nouveaux clients ou encore l’achat de stocks. Par le biais de sa plateforme digitale, Karmen permet aux entreprises de partager leurs données de facturation, comptables et bancaires, afin d’évaluer le risque crédit et de déterminer si l’acteur est éligible ou non à un prêt. Ces financements, non dilutifs, peuvent aller de 10.000 à 5 millions d’euros.
22 millions d’euros levés en janvier
Karmen, qui a déjà levé 22 millions d’euros en janvier dernier, afin d’améliorer son outil et d’accompagner ses clients, vient de réaliser un second tour de table. Cette fois, la société a réuni 50 millions d’euros, en s’adossant à l’établissement financier institutionnel, Fasanara Capital, déjà présent au premier round. " Il s’agit que de dette, qui nous permettra de financer les emprunts de nos clients ", précise le dirigeant.
La société créée en 2021 travaille aujourd’hui avec une soixantaine de PME mais prévoit déjà de faire passer ce nombre à une centaine d’ici la fin de l’année. Cette nouvelle ligne de crédit devrait en effet permettre à la fintech d’avoir une capacité de déploiement annuelle de 150 millions d’euros sur tout le territoire français. Car la demande explose. " Le contexte n’a jamais été aussi compliqué pour les entreprises du digital. Les prêts garantis par l’État, octroyés pendant la crise sanitaire, sont terminés, les taux d’intérêt des banques ne cessent d’augmenter, les coûts des matières premières s’envolent et nous sommes dans une période de crise inflationniste. Les PME ont rarement été autant sous pression ", estime Gabriel Thierry, qui emploie 20 salariés. La société veut donc répondre à la demande en capital de ces sociétés pour financer leur croissance.
S’implanter en Espagne et en Italie
Karmen, qui ne ciblait à ses débuts que les Saas et les logiciels, adresse désormais une cible beaucoup plus large. La société ambitionne d’élargir encore sa base de clients et de cibler des PME partout en France, en dehors des grandes métropoles et de Paris. " Nous avons également l’objectif de nous étendre à l’international. Dans un premier temps, nous visons l’Europe du Sud, avec l’Espagne et l’Italie ", souligne le cofondateur. Deux marchés sur lesquels la société recense déjà plusieurs demandes. Pour accompagner sa croissance, Karmen projette d’autres opérations financières. L’objectif : continuer à croître mais également améliorer son outil.