" 130 mille milliards d'euros sont échangés chaque année entre les entreprises. Mais plus de 90 % des transactions sont effectuées hors ligne et 50 % sont toujours payées via des solutions manuelles ou papier. Aux Etats-Unis, les sociétés utilisent des chèques. En Europe, ce sont des virements réalisés manuellement ", illustre Faysal Oudmine, cofondateur de Fintecture. Pour répondre à cette problématique, la société a développé une plateforme et trois nouveaux moyens de paiement BtoB.
Ils permettent de collecter des paiements digitaux de manière instantanée, à la fois en ligne, physiquement, en magasin ou à distance, avec un système de QR code sur les factures. En parallèle, Fintecture a développé un outil pour les décaissements. " Nous ciblons l’écosystème marchand. Nous travaillons avec des géants du commerce comme Auchan, Edenred ou Bricoman. Et dans le domaine du négoce, les remboursements sont fréquents, ils peuvent concerner 10 % des montants échangés ", souligne Faysal Oudmine. Alors que les solutions de décaissement présentes sur le marché impliquaient un délai de 15 jours, Fintecture a mis au point un outil permettant de réaliser ces transactions en 10 secondes pour que le client ait instantanément la visibilité des fonds. " Nos solutions permettent d’économiser du temps de process, de réduire les délais et donc de conserver de la trésorerie, mais également de diminuer les coûts et d’augmenter les ventes ", insiste le dirigeant.
De 7 à 80 salariés en deux ans
Grâce à ses solutions, la société née en mars 2020 a fait passer ses effectifs de 7 à 80 personnes en deux ans et prévoit à nouveau de recruter 40 salariés d’ici un an et demi. 50 % de ses effectifs travaillent en R&D. Pour poursuivre sa croissance " de l’ordre de 40 % mensuel en 2021 et de 20 % par mois cette année ", l’entreprise vient de lever 26 millions d’euros en série A auprès d’Eurazeo, RTP Global, HEC Ventures, Allianz Trade, plusieurs Business Angels mais aussi auprès de ses investisseurs historiques : Target Global, Samaipata et la Société Générale. " Nous avons fait une série A particulièrement élevée pour accélérer, continuer à améliorer nos solutions et leur sécurité mais également pour se préparer à une crise économique ", confie Faysal Oudmine. Grâce à ces fonds, Fintecture souhaite en effet " démontrer sa solidité auprès de ses partenaires " et anticiper l’avenir en s’assurant quatre ans de trésorerie.
En mai 2021, la société avait déjà réuni 6,2 millions d’euros. " Nous nous sommes lancés commercialement en mars 2020, cette première levée de fonds visait à monter en performance et en solidité pour rassurer les grands comptes du commerce et les inciter à nous suivre ", détaille le cofondateur qui a créé la société avec deux associés, Anjan Som et Reda Charai.
10.000 transactions par jour dans 10 pays
Aujourd’hui, Fintecture est présente dans une dizaine de pays et enregistre 10.000 transactions par jour. " Notre principal marché reste la France, mais nous accélérons en Espagne, Italie et Allemagne. Sur le court terme, nous envisageons de nous concentrer sur l’Europe. Mais le marché américain est énorme et aujourd’hui, aucun acteur n’y déploie les modes de paiement que nous avons développés. Nous attendons d’avoir une grande solidité en Europe pour attaquer ce marché mais nos solutions sont internationales ", insiste Faysal Oudmine.