Via son application Vik, elle améliore son offre et ses services utilisateurs, et compte désormais sortir 80.000 patients chroniques de l’errance thérapeutique d'ici 2024.
" Réduire l’errance thérapeutique, c’est être capable de donner les clés au patient pour comprendre sa maladie mais également lui donner les moyens d’agir ", insiste Benoît Brouard, cofondateur de Wefight avec Pierre Nectoux en 2017. Pour cet ancien pharmacien des hôpitaux, le “savoir-patient” (l’éducation thérapeutique) est " le moyen de redonner du pouvoir à la personne malade en l'aidant à mieux comprendre sa maladie ". C'est sur ce postulat que s'est développée Vik, une application basée sur l’intelligence artificielle (IA), qui compte désormais 300.000 utilisateurs en France et 500.000 à l'international à travers 15 pays.
Mieux orienter les patients
Développée en collaboration avec une trentaine de médecins partenaires de Wefight, et avec l’aide d’associations de patients (Sep'Avenir, Mon Réseau Cancer du Sein, CerHom, Imagyn), Vik est un ensemble de 17 applications gratuites dédiées chacune à une maladie chronique " pour informer le patient, lui rappeler de prendre ses traitements, lui poser des questions pour évaluer si sa maladie est bien contrôlée ou non. C'est mieux le sonder pour mieux l'orienter ", résume Benoît Brouard, convaincu qu'un patient bien informé va " mieux identifier les signes de sévérité, mieux connaître les opportunités thérapeutiques dont il peut bénéficier, et sera donc plus à même d'aller voir son médecin ". Et enclencher ainsi le processus de sortie de l'errance. L'ambition de Wefight ? Accompagner au moins deux millions de patients Français à la reprise en main de leur pathologie. " Cela représente 10 % de la population atteinte par ces maladies chroniques et qui ne bénéficie pas actuellement d’un traitement adéquat ", s'alarme-t-il.
Enrichir l'expérience utilisateur
Avant la levée de fonds de 10 millions d'euros réalisée en septembre 2021, la startup montpelliéraine avait pour mission première d'informer. Désormais, son objectif est double : sensibiliser les patients déjà diagnostiqués sur la possibilité d'une meilleure prise en charge, et enrichir les services proposés via des partenariats dans le soin et l'accompagnement (comme les soins à domicile et la relaxation).
Quant au développement d'autres applications sur d'autres maladies, la jeune pousse veut se concentrer sur trois priorités : les pathologies de la peau, les pathologies respiratoires (BPCO) et oncologiques " car c'est là que l'on peut avoir le plus d'impact ", souligne Benoît Brouard.
Une utilité au-delà du médical
La démarche entreprise par Wefight est d'autant plus cruciale qu'elle agit contre les déserts médicaux - un vrai problème qui avait, entre autres, poussé l'ancien pharmacien des hôpitaux à fonder Wefight. " En apportant de l'information et un guidage via Vik à nos utilisateurs, nous donnons un premier niveau de réponse qui s'adapte aux patients isolés et loin d'un centre de soins ".
Lutter contre l'errance thérapeutique peut avoir un impact économique. En effet, cette phase d’errance dégrade non seulement la qualité de vie des patients mais représente également un poids économique important sur le système de santé. Entre 2012 et 2018, la somme cumulée de l'augmentation des dépenses liées aux maladies chroniques a atteint 48,4 milliards d'euros, et selon les estimations de l'Assurance Maladie, 23 millions de Français seront atteints d’une maladie chronique en 2023.