Le " paiement à tort " représenterait 5 % des remboursements des assurances santé. " Il concerne des erreurs de couverture, quand une assurance considère qu’un soin doit être remboursé alors qu’il n’est pas pris en charge, mais aussi des fraudes ", souligne Tarik Dadi, fondateur de la société Qantev. Selon lui, ces erreurs de remboursement pourraient même atteindre 15 % chez certains assureurs. " Au total, on estime que cela représente 80 milliards de dollars au niveau international ", précise le dirigeant. Pour limiter ces pertes, la startup a mis au point une plateforme d’intelligence artificielle chargée d’analyser les données des assurés. " Pour certains remboursements, les assureurs doivent vérifier manuellement si le soin est couvert et le détail des prestations. Grâce à notre outil, qui " purifie " la donnée pour lui permettre d’être analysée par un algorithme, nous leur permettons d’automatiser ces process et les aidons à prendre les bonnes décisions ", poursuit le dirigeant.
Doubler ses effectifs d’ici fin 2023
Pour continuer d’améliorer son outil et adresser davantage de marchés, Qantev vient de lever 10 millions d’euros auprès de Omnes et Raise Ventures, avec la participation de son investisseur historique Elaia PSL Innovation Fund. Grâce à ces fonds, la société de 27 salariés va renforcer ses équipes. L’idée : doubler ses effectifs d’ici fin 2023 pour poursuivre le développement de sa plateforme. " Nous avons notamment besoin de recruter pour notre service tech. Nous n’avons pas développé un modèle d’IA mais une dizaine, et nous traitons les données les plus sensibles qui existent, donc nous devons maximiser le niveau de sécurité ", indique le fondateur.
Dans le même temps, la société envisage de poursuivre son déploiement à l’international. Déjà présente en Europe mais aussi en Thaïlande, en Malaisie, à Singapour, aux Etats-Unis ou au Mexique, elle souhaite se renforcer sur les marchés asiatiques et américains. Notamment en créant des bureaux sur place. " Le premier devrait être installé à Singapour dans les 12 à 18 mois. Les logiciels que nous utilisons sont complexes et doivent être intégrés aux systèmes de nos clients ", indique Tarik Dadi. D’où la nécessité d’être sur place.
La demande de soins et les maladies chroniques en hausse
Et si la startup souhaite aller vite, c’est parce que le marché est en plein essor. " Le domaine de l’assurance santé connaît une forte croissance avec l’amélioration des conditions de vie dans différents pays. C’est un secteur sur lequel les géants de l’assurance se positionne ", assure le fondateur de Qantev. Pour autant, les défis sont nombreux. La demande de soins, liée au vieillissement de la population, est en hausse, tout comme les maladies chroniques. " Les styles de vie sédentaire font grimper le nombre de personnes diabétiques, le surpoids ou les comorbidités ", indique le dirigeant. Le tout dans un contexte d’augmentation des tarifs de soins.
L’entreprise créée en 2019, qui considère avoir " évangélisé le marché en se positionnant parmi les premiers ", souhaite également conserver une longueur d’avance en adressant rapidement les assureurs français mais également les marchés internationaux.