Désormais, elle souhaite continuer à se développer en mettant au point ses propres médicaments. En seulement un an, Aqemia a lancé 12 projets de recherche et veut démultiplier ce nombre.
" Nous cherchons des médicaments, c’est simple à dire mais pas évident à faire ", lance Maximilien Levesque. Cet ancien chercheur au CNRS a mis au point une plateforme combinant physique théorique et intelligence artificielle afin de prédire rapidement si une molécule est efficace pour lutter contre une maladie. " Les cibles thérapeutiques sur lesquelles nous nous concentrons sont comme des verrous dans le corps, notre travail c’est d’inventer la clé pour éliminer la maladie ", illustre-t-il. Sa société Aqemia, qui avait déjà levé 1 million d’euros en seed en 2019, annonce cette fois une levée de fonds de 30 millions d’euros en série A, auprès d’Eurazeo et du fond Large Venture de Bpifrance, avec la participation de son investisseur historique Elaia Partners.
Déjà 12 projets de recherche de médicaments
L’idée : continuer à améliorer sa plateforme et multiplier le nombre de lancement de projets. Après seulement trois ans d’existence, la société de 50 chercheurs et ingénieurs, basée à Paris, a déjà lancé 12 projets de recherche de médicaments. " Ils ont été lancés depuis l’année dernière. Pour une société de cette taille, c’est absolument énorme. La valeur potentielle de chaque projet est d’un milliard d’euros ", souligne le fondateur, qui a réalisé 12 ans de recherche à Oxford, Cambridge, Normal Sup et au CNRS, avant de lancer son entreprise. Contrairement aux plateformes basées exclusivement sur l'IA, qui ont besoin de données expérimentales rares et chères pour s’entraîner, Aqemia génère ses propres données à l'aide d'algorithmes de physique théorique. Grâce à cela, elle est capable de générer des molécules thérapeutiques innovantes dès l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques difficiles. " A coût constant, la vitesse est 10.000 fois supérieure ", soulignent Maximilien Levesque et Emmanuelle Martiano, fondateurs d'Aqemia.
Des contrats avec Sanofi, Servier et Janssen
La première levée de fonds de la société, d’un montant d’un million d’euros, lui avait permis de transformer sa technologie brute issue du CNRS, en un outil industriel. Mais également de prouver que cette solution était efficace pour faire de la recherche de médicaments. " Nous avons tout de suite signé des contrats avec Sanofi, Servier et Janssen, qui est l’une des plus grosses pharmacies du monde ", précise le dirigeant. Dans un second temps, Aqemia est elle-même devenue une compagnie pharmaceutique. " Nous ne travaillons pas sur les mêmes cibles que nos partenaires ", indique le dirigeant, qui se spécialise sur la recherche de cancers, notamment en oncologie et immuno-oncologie.
Désormais, l’entreprise, qui réalise déjà plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires, envisage de lancer " des douzaines de nouveaux projets ". " L’objectif est d’aller plus loin dans ceux que nous avons déjà lancés et nous envisageons, dès l’année prochaine, d’en lancer des dizaines supplémentaires et de faire des essais sur des animaux ". D’ici 8 mois, Aqemia envisage de doubler de taille en recrutant une cinquantaine de personnes. Le développement de ces projets sera ensuite porté par des spin-offs dédiées aux essais cliniques, en propre ou en partenariat. " A terme, l’idée est de devenir une pharmacie 3.0 : une structure ayant une technologie unique, potentiellement disruptive avec de la data au centre de son modèle. "