Avec plus de 520 startups sur son territoire, une vingtaine d’incubateurs et d’accélérateurs et plus de 220 millions d’euros levés par les entreprises innovantes en 2021, la région du Grand Est poursuit son développement et la modernisation de son tissu économique. Véritable pierre angulaire de cette mission, l’association French Tech East organisait son évènement annuel " French Tech East Unity " le 19 mai dernier. L’occasion pour tout l’écosystème de célébrer sa dimension Grand Est, après avoir été limitée à la Lorraine durant plusieurs années. Cinq grands axes de développement ont été présentés lors de cette soirée, l’occasion aussi de découvrir plusieurs startups prometteuses de la Région. Parmi les nombreuses entreprises présentes sur place, Maddyness a sélectionné cinq startups impactantes à suivre dans les prochaines années.
- Ekowash
Bien souvent, ce sont les valeurs ou les passions qui donnent envie d’entreprendre. C’est le cas de Thibault Paczkowski, 25 ans, qui a imaginé Ekowash suite à sa découverte, lors de ses premières expériences professionnelles, de l’économie circulaire. S’il “n’a pas forcément la fibre entrepreneuriale”, selon son propre aveu, il est porté par ses valeurs écologiques et suit rapidement son ami Valérian Challut, qui, en parallèle de ses études de commerce, commence à travailler sérieusement sur ce projet. L’objectif de cette entreprise basée à Reims et lancée officiellement en juin 2021 est de développer des bornes de lavage des mains automatiques et sans contact pour tous les établissements recevant du public. Le premier test, réalisé en novembre dernier, a été concluant : la borne permet une économie de 60% de savon et 95% d’eau. Actuellement en cours de seconde phase de prototypage, la borne sera de nouveau testée à la fin de l’été. Pour Ekowash, le soutien de la French Tech East est donc “une manière de sécuriser et crédibiliser le projet auprès des partenaires”, affirme Thibault Paczkowski.
- Bye blues
L’entrepreneuriat, c’est aussi dénicher le produit ou le service manquant. Domitille Boudard et Daniela Verra, deux chercheuses en neurosciences originaires du Grand Est, ont mis 7 ans à le concevoir, et elles sont allées au bout de cette idée, en créant Bye Blues, des lampes qui émettent une lumière à effet positif pour la santé. “La lumière des lampes traditionnelles peut provoquer l’anxiété ou affecter le sommeil. C’est particulièrement le cas des nourrissons, qui ont beaucoup de mal à distinguer le jour et la nuit et dont le sommeil peut être perturbé à cause de la luminosité en pleine nuit. C’est le cas aussi des jeunes parents qui, la nuit, peuvent avoir du mal à se rendormir après s’être occupés de leur enfant. Pourtant, aujourd’hui, 99,9% des veilleuses du commerce ne prennent pas en compte l’impact photo-biologique, c’est-à-dire l’impact de la lumière sur le système cognitif.” Cette lampe connectée en forme de crochet, qui enregistre également les phases de sommeil et de réveil de l’enfant, est actuellement au stade du prototype, juste avant l’industrialisation qui devrait intervenir prochainement. Lauréates du programme French Tech Tremplin, les deux scientifiques ont pu créer un prototype, qui doit bientôt rentrer dans une phase de bêta-test, entourées de futures clientes “de plus en plus impatientes de recevoir leur lampe !”. Tout a été mûrement réfléchi : la forme de la lampe, en crochet, pour que les parents puissent la porter au bras ou l’accrocher quelque part, la texture molle pour ne pas faire de bruit si elle tombe ou ne pas blesser l’enfant… Une campagne de crowdfunding sera bientôt lancée, pour élargir sa commercialisation.
- Kwit
Lancer un nouveau projet, c’est bien souvent répondre à ses propres envies et à ses besoins vitaux. C’est le cas de Geoffrey Kretz, cofondateur de Kwit. Ingénieur de formation, il avait envie de développer une application mobile et il avait besoin d’arrêter de fumer, une addiction qui lui collait à la peau depuis plus de 12 ans. “Kwit, c’est comme un coach qui vous suit au quotidien. Sa mission est simple : rendre ludique et facile l’arrêt du tabac”, explique le cofondateur. L’application mesure pour cela, entre autres, l'impact économique et écologique de votre tabagisme. “Nous partageons toutes ces informations sous forme de jeux, pour rendre le discours ludique et pas moralisant”, avance Geoffrey Kretz. Et le succès est au rendez-vous. L’application est déjà disponible dans 16 langues différentes avec un impact international conséquent, puisque moins de 30% de son chiffre d'affaires est réalisé en France. Et le cofondateur conclut : “Nous sommes dans le savoir-faire plus que le faire-savoir, nos efforts finissent toujours par payer.” Et le message est passé.
- L’empreinte
Comment faire en sorte que la mode soit plus vertueuse ? C’est la question que s’est posée l’ingénieur polytechnicien Laurent Bocahut, qui a créé L’empreinte, basée à Metz, suite à un “coup de foudre” entrepreneurial avec Mélinda Dubreck. Créée en septembre 2021, cette plateforme web vise à mesurer l'empreinte environnementale des produits de mode (vêtements, chaussures et accessoires) que les consommateurs souhaitent acheter. “Au-delà du souhait des consommateurs de voir évoluer ce secteur, dès 2023, les fabricants devront afficher ces informations, sur le même modèle que les scores des produits alimentaires. Bientôt, chaque produit européen aura aussi son passeport digital. Il y a donc un vrai besoin de solutions fiables et de confiance pour les marques de produits de consommation, afin d’accompagner cette transition. Une première version de la plateforme sera délivrée cet été et les deux cofondateurs ont d’ores et déjà de nombreux contacts avec de potentiels clients. Pourquoi s’être rapprochée de la French Tech East, selon ce scientifique spécialiste de l’environnement ? “La French Tech East me permet d’être en contact avec d’autres entrepreneurs déjà passés par la phase de lancement de leur entreprise. C’est l’occasion idéale pour partager les bons conseils !”
- Venture Orbital Systems
Au quotidien, les satellites sont indispensables à de nombreuses applications. Nous en utilisons une quarantaine par jour environ : météo, GPS, internet, cloud, etc. L’avenir de la tech se joue dans l’espace (voir notre dossier Spacetech à ce sujet). “De grandes innovations sont à venir, les satellites nous permettront d’étudier précisément les champs agricoles, l’évolution du climat, le taux d’humidité dans le sol, mais aussi de prévoir l’évolution des grands incendies de forêt pour aider les pompiers et les secours sur place”, explique Stanislas Maximin, CEO de Venture Orbital Systems. La startup, basée à Reims, fabrique des micros lanceurs pour les satellites de moins de 100 kilogrammes. L’objectif ? Démocratiser l’accès à l’espace pour les entreprises innovantes. Et leur particularité ? “Nous imprimons en 3D nos moteurs, ce qui est révolutionnaire pour une industrie qui construisait jusque-là des moteurs de plus de 1000 pièces différentes”, détaille le PDG. Depuis sa création en 2019, la startup a déjà levé 1 million d’euros, mais ce n’est qu’un début. Elle chiffre à 150 millions d’euros ses besoins pour produire en série son lanceur Zephyr. Avec des effectifs qui continuent de grandir, la startup pourrait bien écrire l’histoire du New Space français.
Maddyness, partenaire média de French Tech East.