L’actu
Créée en 2019 par Alexis Normand, la société spécialisée dans le calcul de l’empreinte carbone a réalisé un premier tour de pré-seed de 500 000 euros en 2020, suivi d’une levée de 2,5 millions d’euros en septembre 2021 auprès d'entrepreneurs de renom comme Alexandre Prot (Qonto) , Bertrand Jelensperger, (LaFourchette), Matthieu Courtecuisse (Sia Partners) ou Thibault Lanthier (MonDocteur). Nous l'avions rencontrée à la même période au salon Money 20/20, à Amsterdam (Pays-Bas). Quelques mois plus tard, elle complète ce tour avec une série A de 21 millions d’euros qui fait entrer à son capital deux fonds : XAnge et l’Américain Energy Impact Partners (EIP), dédié à la transition énergétique. Quelques business angels ont également pris part à l’opération, à l’instar de Jean-Baptiste Rudelle, fondateur de Criteo et du Galion Project.
L’ambition
Avec sa précédente levée, la société expliquait vouloir déployer sa solution à grande échelle. Et c’est toujours le cas. Greenly compte déjà 400 clients et compte bien faire croître ce chiffre. En faisant entrer un fonds américain à son capital, la jeune société annonce clairement la couleur : mettre le cap sur le pays de l’Oncle Sam. Sans pour autant négliger l’Europe, à laquelle elle continuera à s'adresser. Pour se faire, la société va tripler ses effectifs, en France mais aussi aux États-Unis. Une centaine de postes va ouvrir et seront à pourvoir entre Paris et Miami – la Floride fait partie des États américains les plus touchés par le réchauffement climatique. Sont recherchés des experts du bilan carbone et des commerciaux.
Accompagner les entreprises
Initialement arrivée sur le marché avec une application permettant aux particuliers de calculer l’empreinte carbone de leurs achats, la GreenTech a décidé fin 2020 de s’adresser aux PME. En automatisant au maximum les coûts, la société souhaite démocratiser l’accès à ce calcul, effectué par les sociétés de conseil, qui peut faire exploser la note.
Pour se faire, Greenly a intégré plus d’une centaine de logiciels métiers (Shopify, AWS, etc.), permettant ainsi de quantifier automatiquement les données des fournisseurs d’énergie, des data centers ou encore des logiciels d’e-commerce. "Grâce à une bibliothèque extensive de plus de cent mille facteurs d’émissions, le logiciel Greenly convertit ces activités en mesure d’émissions et génère un reporting carbone conforme aux normes internationales (GHG Protocol) ou française (Ademe)" , détaille la société par voie de communiqué. Ce système facilite ainsi la prise en compte des trois scopes de calcul de l’empreinte carbone, et non seulement du premier.
Calculer son empreinte carbone est la première étape. Il faut ensuite prendre des mesures pour la réduire afin de limiter au maximum l’impact des entreprises sur leur environnement et impliquer l’ensemble des collaborateurs. Greenly propose à ces derniers des formations en e-learning sur ces sujets. La startup a également "développé un moteur de recommandation intelligent permettant de proposer des alternatives moins carbonées. Ainsi, il est, entre autres, possible de réduire de 70 % son empreinte carbone sur le numérique" , assure la société.
Le carbone a la cote
L’enjeu des émissions de carbone et, plus largement du réchauffement climatique, obligent les États à légiférer pour pousser les entreprises à agir et prendre leur responsabilité. Les LPs, aussi, cherchent à investir dans des sociétés qui ne laissent pas l’impact de côté.
Avec son pacte vert (Green Deal), l’Union européenne veut aussi donner le ton en imposant de nouvelles règles qui toucheront, dès demain, les sociétés. Calculer son empreinte carbone et, plus largement, développer une stratégie de réduction de ses émissions, est un sujet qui monte chez tous les types de sociétés. Ce qui explique pourquoi les solutions de calcul d'émissions de carbone, qui facilitent cette quantification, ont le vent en poupe et trouvent des financements.
La semaine dernière, c’est Sweep, qui s’adresse essentiellement aux grands groupes, qui annonçait une levée de fonds de plus de 70 millions d'euros. Et elles ne sont pas les seules sur ce créneau. Un signe plutôt encourageant au regard des rapports alarmants du Giec mais qui doit encore faire ses preuves sur le terrain via les entreprises.