Méconnue durant des années, l’endométriose a enfin réussi à faire parler d’elle, même si le diagnostic reste encore compliqué à poser. Mais d’autres maladies ou inconforts concernant la santé sexuelle des femmes restent dans l’ombre comme les douleurs vulvaires. Pour démocratiser le sujet et aider les femmes à prendre soin de leur santé, l’entreprise les Observables SAS, créée par Paola Craveiro, a développé Vulvae, une application pensée comme un "carnet de santé" et destinée à accompagner les femmes dans la gestion de leurs douleurs.
Un journal de bord pour mieux se comprendre
L’application regroupe des outils de suivi et de compréhension de la douleur, des contenus plus informatifs sur les douleurs vulvaires mais aussi une liste de spécialistes sensibles à ces enjeux. Au quotidien, l'utilisatrice peut indiquer sur son carnet de bord les gènes qu’elle a ressenties, évaluer la douleur et la localiser sur le schéma proposé à cet effet. Ces données peuvent ensuite librement être partagées avec un professionnel afin de lui permettre d’affiner son diagnostic et de traiter plus rapidement le problème.
En parallèle, Vulvae propose des exercices au quotidien pour apprendre à observer son corps et l’apprivoiser. L’ensemble de l’application a été élaborée avec, entre autres, douze expertes (sexothérapeuthe, dermatologue etc.). Plus d’une centaine d’entretiens ont été réalisés en amont pour comprendre les besoins des femmes, et l’entreprise continue à co-créer son application avec un réseau d'une trentaine d'ambassadrices.
Imaginée sur un modèle freemium, Vulvae sera disponible en deux versions. La première, gratuite, offrira un accès au suivi et à des informations sur les douleurs vulvaires. La seconde proposera un accompagnement personnalisé et l’accès à tous les outils sous la forme d’un abonnement de 3, 6 ou 12 mois.
Un mal peu pris en considération
Le projet Vulvae est né lorsque Paola Craveiro réalise une étude auprès de 1900 femmes. Il ressort de cette dernière plusieurs enseignements : 99% des femmes ont déjà souffert de douleurs, 49% sont en recherche active de solution et 67% estiment que ces douleurs influent sur leur vie sexuelle. "Aujourd’hui, on estime qu’environ quatre millions de femmes en France souffrent ou souffriront au moins une fois dans leur vie d’un épisode de douleur vulvaire chronique, avec une errance diagnostique de 5 à 7 ans" , explique l’entreprise dans un communiqué de presse.
La seconde problématique est le manque de considération des femmes qui en parlent. "Je suis révoltée quand j’entends qu’un médecin a dit ‘c’est dans votre tête’ à une personne qui souffre de douleurs vulvaires. Parfois, certaines souffrent depuis des années, et c’est la seule réponse qu’on leur donne" , confie Paola Craveiro. Vulvae s’inscrit comme une première réponse à ce fossé. La fondatrice mène d’autres projets de front comme la mise en place d’une étude et de recherches cliniques sur les pathologies vulvaires.
Pour financer son développement, l’équipe de Vulvae cherche des fonds et a lancé une campagne de financement participatif sur Ulule. Son premier objectif de 8000 euros, nécessaire pour un lancement en France, en Belgique, en Suisse et au Québec, est déjà atteint. Le prochain palier à 16 000 euros permettra le développement d’autres fonctionnalités et financera l'hébergement et la maintenance pendant 6 mois.
