28 juin 2021
28 juin 2021
Temps de lecture : 4 minutes
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Après Cheerz, Aurélien de Meaux s'aventure dans la mobilité avec Electra

Electra, entreprise spécialisée dans les bornes de recharge électrique rapide, annonce un tour de table de 15 millions d'euros. Grâce à cette opération, la jeune pousse débutera l'installation d'une cinquantaine de stations autour de Paris et Lyon.
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De l’impression photo en ligne à la gestion de bornes électriques en libre service, il n’y a apparemment qu’un pas que le co-fondateur de Cheerz, Aurélien de Meaux vient de franchir. Après 10 ans à développer sa première entreprise - et la revente de 80% de la société à Cewe pour 36 millions d'euros en 2018 - il se plonge dans une nouvelle aventure entrepreneuriale en 2020. Et comme un des co-fondateur de KissKissBankBank Adrien Aumont et ses trains de nuit, l’entrepreneur a choisi de se tourner vers une solution beaucoup plus industrielle : des stations de recharge électrique rapide. La société Electra, créée en novembre dernier, vient de réaliser une levée de fonds en seed de 15 millions d’euros auprès de Serena, Eurazeo et Frst Venture et des business angels comme Thibault Chassagne, Karim Kaddoura ou Bertrand Altmayer. Cette opération financera le déploiement des premières stations et de nouveaux recrutements. 

La recharge, véritable frein au déploiement des véhicules électriques

Le marché des voitures électriques et hybrides a bien progressé en 2020 avec une augmentation des immatriculations de véhicules légers électriques et hybrides rechargeables de près de  233 % sur un an en mai 2021, selon les chiffres d’Avere France , soit 25 175 véhicules supplémentaires. Au total, depuis 2010, 580 véhicules légers électriques et hybrides rechargeables ont été immatriculés en France.

Pour autant, les freins restent nombreux pour que ces voitures deviennent un marché de masse comme celles équipées de moteurs thermiques. "Quand j’ai commencé à creuser ce sujet, je me suis rendu compte que le problème de l’électrique n’était pas son prix - qui se rapproche d’un véhicule classique avec les subventions - mais celui de la recharge" , analyse Aurélien de Meaux. Dans un rapport publié fin octobre 2020, l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) pointe, en effet, du doigt le manque d’infrastructures disponibles pour utiliser sereinement son véhicule. Au 1er mai 2021, la France comptait 33 363 points de recharge ouverts au public, sur un total de 451 000. Les bornes au sein des sociétés et chez les particuliers représentent la grande majorité des points de recharge selon l'Avere.

C’est dans l’optique d’offrir une nouvelle expérience à l’utilisateur - plus fluide et plus simple - que l'entrepreneur a lancé Electra. Sa société - qui compte actuellement une quinzaine de salariés - a développé des bornes de recharge entre 20 et 30 minutes qui s’adaptent à tous les véhicules disposant d'une prise pour recharge rapide. "La recharge classique, en plusieurs heures, ne possède pas de véritable modèle économique car il n’y a aucune valeur ajoutée pour les utilisateurs qui doivent, à la fois stationner leur véhicule et payer la recharge" , constate l’entrepreneur. Le fondateur d’Electra souhaite installer ces bornes dans des centres commerciaux, des parkings publics et des hôtels pour permettre à ses utilisateurs d’allier l’utile à d’autres tâches -que ce soit des loisirs ou du travail. Car Electra a vocation à s’adresser à des particuliers comme des professionnels, voituriers, artisans ou commerçants qui bénéficieront d’un prix préférentiel. 

Pour aller encore plus loin dans l’expérience, l’équipe d’Electra a développé une application qui permet de géolocaliser mais surtout de réserver une prise de recharge qui se débloquera à l’aide d’un QR Code afin d'éviter de longues files d'attente. 

Les grandes agglomérations en ligne de mire

La levée de fonds que vient de réaliser Electra lui permettra de fabriquer et d’installer 50 bornes sur le territoire d’ici la fin de l’année. "Notre objectif est de créer un maillage de bornes de recharge rapide dans les grandes agglomérations urbaines. Nous ne visons pas les autoroutes ou les grands axes , développe Aurélien de Meaux. Il faut qu’un artisan puisse trouver une station à 10 minutes de là où il est quelque soit son chantier car leur itinéraire varie beaucoup." D’ici 2030, l'objectif est d'installer 1000 stations. 

Electra agit comme un charge point operator, c’est à dire que l’équipe déploie la station, la finance et l’opère. Le business model de la startup s’appuie donc sur une rentabilité à long terme avec une rémunération réalisée sur le prix de la recharge - fixé à 0,44 € TTC e kWh. "Nous utilisons une énergie 100% verte (renouvelable) via notre fournisseur Plum" , précise également Aurélien de Meaux. Cette levée de fonds servira également à tripler les effectifs de la société d’ici 2022 pour atteindre les 45 collaborateurs. 

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electra stations recharge