Je m’appelle Antoine, j’ai 28 ans, ça fait 4 ans que je travaille. Je suis un pur produit des écoles de commerce, de ces jeunes diplômés qu'elles envoient sur le marché du travail. Un profil un peu couteau-suisse, pas vraiment expert en quoique ce soit, mais doté d’une très forte capacité d’adaptation et d’un bon sens du relationnel. Tout ce qu’il faut pour se faire une place de choix dans le monde du travail version XXIème siècle dominé par le tertiaire.
Sur le papier, j’avais tout pour être heureux dans mon job : un boss génial, une vraie indépendance, des voyages professionnels à travers l’Europe… Pourtant, impossible d’être réellement motivé. J’avais l’impression de ne croire profondément en rien. Je me laissais vivre dans un quotidien rythmé et agréable. Je sentais que j’aspirais à autre chose, quelque chose de plus vrai, de moins superficiel. Mais alors quoi… aucune idée. Le vide intersidéral. À ce moment-là, si vous m’aviez demandé ce que j’aimais dans la vie, je vous aurais répondu : faire la fête, la mer et passer du temps avec mes amis. Mais ça ne m’ouvrait pas beaucoup de perspectives…
J’en ai parlé autour de moi et j’ai écrit mes envies sur papier, pour raturer, chiffonner et recommencer encore et encore… Petit à petit les choses s’éclaircissent. Moi qui pensais ne croire en rien, je me suis alors retrouvé alors inondé de convictions de toutes sortes :
Conviction #01 : Un travail a le devoir de nous nourrir autrement que par le financier
Beaucoup considèrent le travail comme un moyen et non une fin. Au delà de nous procurer de quoi rembourser notre prêt mensuel et dévaliser les promos du BlackFriday, il y a un enjeu capital dans le fait de passer 70% de son temps éveillé à faire quelque chose qui nous anime. Toutes les personnes que vous allez rencontrer dans cette série ont ce point commun: elles sont animées par ce qu’elles font. Ce serait un odieux mensonge de vous dire qu’elles vivent un quotidien doux et paisible. Pour autant, chacune de leurs actions participe à les rapprocher toujours un peu plus d’un objectif qu’elles se sont fixées et dans lequel elles croient profondément.
Conviction #02 : Raconter la vraie histoire des femmes et des hommes de notre société
Quand on aborde un sujet aussi personnel et complexe que les transitions professionnelles, il est essentiel que le téléspectateur puisse s’identifier au sujet et se dire : “Ah ok ! Si cette personne l’a fait je peux le faire aussi” . J’ai donc voulu éviter à tout prix la “starification” pour me concentrer sur des personnes de la vie de tous les jours, celles et ceux qui ont les mêmes craintes que nous.
Conviction #03 : Nous devons impérativement retrouver notre capacité à construire des choses avec nos mains
Au fur et à mesure que le progrès continue de faciliter nos vies à coups de 5G et de livraisons à bicyclette, nous perdons peu à peu le goût de créer des choses avec nos mains. Chacun des sujets de la série semble véhiculer ce message. Trouver une satisfaction profonde dans le fait de produire quelque chose soit même. De s’offrir un moment où l’on coupe tout et on profite pleinement de l’instant présent. Mettre en lumière l’artisanat, les métiers de bouches ou agricoles c’est aussi un moyen de redonner ses lettres de noblesses aux entrepreneurs essentiels à notre économie.
Conviction #04 : Nous sommes en manque d’aventures humaines simples et authentiques
Nos relations n’ont jamais été aussi nombreuses mais paradoxalement aussi pauvres. On a du mal à garder des relations profondes et sincères avec les gens de notre entourage mais aussi entre les générations. J’avais envie avec ce projet de montrer qu’il peut être facile de vivre des aventures humaines simples et fortes. D’utiliser son téléphone non plus pour parler à dix personnes en même temps via un énième groupe Whatsapp mais plutôt pour rentrer en contact avec une personne à l’autre bout de la France et aller la voir en personne, tout simplement.
Conviction #05 : Nous vivons dans un pays magnifique
On a tous — bien cachée dans un coin de notre tête — l’idée qu’il existe des coins magnifiques en France. Et pourtant, quand on a envie de changer d’air on a presque plus de facilité à faire un aller / retour express à Rome que de partir passer trois jours dans le Morbihan. Et c’est un peu en partant de ce constat que j’ai voulu ajouter une dimension de voyage local dans ce projet. Pour montrer que l’on a pas forcément besoin de traverser le globe pour trouver des coins dépaysants. Prendre le temps de sillonner les petites routes de France et se laisser surprendre.
Étant donné mon récent mono-focus sur la transition professionnelle, je ne voyais pas meilleur sujet que celui-ci. C’est donc assez naturellement que m’est venue l’idée de créer une série documentaire sur le thème de la transition professionnelle radicale. Aussi, j’ai la volonté, à travers ce projet, de véhiculer mes convictions. Pour moi, un travail a le devoir de nous nourrir autrement que par le financier.
L’objectif de ce projet est vraiment d’inspirer, d’insuffler de l’envie, de montrer que c’est possible. Il n’y a pas de projet trop fou pourvu qu’on y croit. C’est maintenant qu’il faut créer!
J’espère que Les Mavericks vous donneront enfin l’envie de vous écouter.