Avec près de 60 clients grands comptes, la startup Yoomap est devenue en 4 ans une référence dans le monde parfois obscur de l’open innovation. En proposant des logiciels de management de l'innovation adaptés aux besoins de ses clients, elle participe activement à la bonne entente entre startups et grands groupes et à la nécessaire transformation de ces derniers. Richard Biquillon, CEO et co-fondateur de Yoomap, nous a raconté leur histoire.
L’Histoire de Yoomap, c’est l’histoire que toute startup aimerait vivre. Une idée, un projet, les bonnes rencontres au bon moment, un business model, les premiers clients dès le lancement et une aventure initiée sans fausse note. Cette startup française a su créer son marché, plaçant l’open innovation au coeur de son business model en pariant ainsi sur l’importance des relations entre les grands groupes et les startups.
Des débuts sous le signe de la collaboration
Richard Biquillon, CEO de Yoomap a travaillé chez Veolia pendant 10 ans. Il faisait partie de l’aventure Startup Program, programme permettant la mise en relation des apporteurs de solutions innovantes avec l’écosystème Veolia. Cette immersion dans l’innovation ouverte et collaborative lui a permis de déceler les véritables enjeux de cette nouvelle manière de collaborer et d’établir une relation forte avec ces nouveaux acteurs. Et surtout, cela lui a donné à son tour l’envie d’entreprendre.
A cette même époque, Richard travaille avec Samuel Nakache, un multi-entrepreneur qui a une expertise en logiciel, cryptographie et cybersécurité. Ensemble, ils conçoivent un outil numérique partagé, afin d’aider les grands groupes à gérer efficacement l’ensemble de leurs activités avec les startups. Le duo rencontre Mathieu Lafaye en 2011, qui évolue alors dans la même formation que Richard à l’ESSEC où tous deux préparent un Executive Master.
Le profil commercial de Mathieu, le regard avisé de Richard sur l’innovation et le parcours technique de Samuel, il n’en fallait pas plus pour décider ce trio à se lancer à leur tour dans l’aventure entrepreneuriale. Est alors née Yoomap, première startup française de logiciels de management de l’innovation. Le constat est simple, selon Richard Biquillon, si “les grands groupes ne réussissent pas à co-innover avec des petits acteurs extérieurs à l’entreprise, ils auront du mal à se moderniser.” La logique d’un outil collaboratif, permettant de faire travailler les entreprises de manière plus ouverte et plus transverse, fait alors sens. Le co-fondateur de Yoomap nous explique que d’après lui, la base de la relation entre ces différentes entités, c’est avant tout un changement culturel et un changement de processus de l’entreprise en son coeur.
Yoomap : la création d’un nouveau marché
Yoomap devient rapidement une référence sur le marché de l’Open Innovation, confortée dès ses débuts par la signature de ses premiers clients comme TOTAL, EDF et RENAULT seulement six mois après sa création. Ces évènements viendront valider la création d’un nouveau marché avec le lancement du SURM (Start-Up Relationship Management) le logiciel d’Open innovation de Yoomap, qui permet de gérer les relations qu’ont les entreprises avec les startups, de l’identification d’une opportunité à sa mise en oeuvre sur le terrain, jusqu’à la mesure de la performance de sa stratégie d’open innovation.
Yoomap s’est ensuite développée assez naturellement, et ce notamment grâce aux retours d’expérience de leurs premiers clients : la création du premier club utilisateurs leur a permis de renforcer le développement avec leurs clients et la barrière des 100 000 utilisateurs sur leurs plateformes. “En interne nous avons vécu la pure histoire amorçage/décollage : nous avons créé un nouveau marché sans concurrence où nous nous sommes fixés nos propres règles, puis lorsque nous avons passé la barre des vingt premiers clients nous avons commencé à avoir des concurrents” raconte Richard Biquillon.
Mais contrairement à la grande majorité des startups qui font appel aux investisseurs, ou débutent sur des levées de fond, Yoomap a fait le choix de l'autofinancement. Accompagnée par la BPI, la startup française est rentable depuis 2014 (label BPI Excellence). Cette très forte croissance se traduit également par une forte croissance et un chiffre d’affaires qui double chaque année (1,6 million d’euros en 2017).
“Nos meilleurs commerciaux depuis le début sont nos clients.”
L’Open Innovation, une nécessité pour les grandes entreprises
Depuis les débuts de Yoomap, Richard Biquillon observe que la création de fonds d’investissement internes aux grands groupes, dédiés à l’accompagnement des jeunes entreprises, se généralise. Même s’il précise que des difficultés subsistent (prise de décision longue, passage à l’acte, délai de paiement, contractualisation), de plus en plus d’initiatives émergent (Lab, Partenariat incubateur / accélérateur, programmes d’intrapreunariat…).
Mais alors, collabore-t-on mieux aujourd’hui qu’il y a 4 ans ? L’enjeu des collaborations entre startups et grands groupes reste évident puisque comme l’explique Richard “tout le monde est persuadé que la modernisation des grandes entreprises passera par l'ouverture, les collaborations multiples et l'inspiration de l'état d'esprit startup“. Cependant le co-fondateur de Yoomap précise que le passage, pour les entreprises, à l’open innovation reste encore timide et que le budget moyen des grands groupes dédié à l’accompagnement des startups est très peu élevé (0,1% Étude RAISE/BAIN). Cela se justifie d’après lui par la nécessité d’une adaptation culturelle et des processus d’entreprises qui prennent du temps.
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Yoomap, à la conquête de l’Europe ?
Le marché de l’open innovation en constante croissance a permis à Yoomap de devenir une PME mature, avec une offre industrielle et un service robuste. Yoomap a grandi vite, et souhaite désormais poursuivre son développement initié depuis quelques années au-delà de nos frontières.
“Aujourd’hui nous souhaitons consolider notre position de leader Français et partir à la conquête de l'Europe”
La startup française est également à la recherche de nouveaux talents, “en 4 ans, nous sommes passés de 3 à 25 personnes, aujourd’hui nous sommes 28 salariés dont la moitié sur la technique afin de constamment améliorer notre développement interne”. Richard souhaite recruter une dizaine de personnes dans les mois à venir, pour des postes de développeurs, marketing, qualiticiens...
La startup au coeur des problématiques relationnelles entre les grands groupes et les startups envisage aujourd’hui une levée de fonds qui lui permettrait d’accélérer son développement international. Mais que ce soit de la part des grands groupes ou celle des startups, entre ceux qui se lancent et ceux qui hésitent encore, l’innovation ouverte et collaborative n’a pour le moment pas fini de faire parler d’elle.
Maddyness, partenaire média de Yoomap.