Vouloir créer son entreprise sans prendre trop de risques, est-ce vouloir tout et son contraire ? Selon une étude réalisée par OpinionWay pour l'Union des auto-entrepreneurs, un Français sur quatre serait prêt à lancer son affaire... mais plus de 8 de ces aspirants entrepreneurs sur 10 veulent aussi les mêmes droits que les salariés !
C'est le nouveau paradoxe des entrepreneurs en devenir : les Français sont attirés par l'entrepreneuriat mais ne veulent pas les risques qui vont avec ! Une étude récemment réalisée par OpinionWay pour l'Union des auto-entrepreneurs (UAE) rappelle ainsi qu'un Français sur quatre envisage de se lancer à son compte, de créer ou de reprendre une entreprise. Une proportion près de deux fois plus élevée chez les jeunes, 46% des 18-24 ans ambitionnant de créer leur boîte, dont 42% d’ici deux ans.
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Et la tendance est à la souplesse, comme l'explique l'UAE : en effet, plus de la moitié (56%) des Français qui désirent se lancer dans l'entrepreneuriat privilégieraient le statut d'auto-entrepreneur plutôt que les classiques SA, SARL, SAS ou EURL. "Les Français sont sans doute moins attachés qu’auparavant au formalisme de leur entreprise, estime François Hurel, président de l'UAE. Ils privilégient la souplesse de leur création et la réalité de leur activité. Ils vont à l’essentiel et valorisent davantage le contenu, le projet, plutôt que son contenant, le statut."
De quoi créer une génération d'entrepreneurs "spontanés", selon Xavier Kergall, directeur général du Salon des Entrepreneurs, qui se tiendra début février. "En 25 ans, l’entrepreneuriat s’est démocratisé et le profil sociologique des entrepreneurs s’est transformé. Le modèle familial de l’artisan, commerçant de père en fils et des grandes familles d’entrepreneurs a évolué vers une génération d’entrepreneurs spontanés, encouragés par le numérique et la simplification des formalités administratives, parfois poussés par un contexte économique difficile."
Spontanéité ne rime pas avec témérité
Mais les entrepreneurs en devenir ont tout de même quelques réticences face aux défis qu'ils vont devoir relever. S'ils souhaitent se lancer dans l'aventure entrepreneuriale parce qu'ils recherchent plus d'autonomie (46%), ils ne délaissent pas pour autant l'intérêt financier (38%), qui arrive deuxième dans les leviers de motivation. Encore plus surprenant, le goût du challenge n'est plus cité comme motivation que par 23% des wannabe-entrepreneurs, soit moins d'un sur quatre. Autant dire que le goût du risque n'est pas ce qui anime les futurs créateurs d'entreprise !
Et pour cause : s'ils recherchent plus d'autonomie, ils ont tout de même bien en tête tous les avantages dont bénéficient les salariés. Et la plupart des aspirants entrepreneurs souhaitent ainsi avoir accès aux mêmes droits que ces derniers 84% souhaitent bénéficier de la même protection sociale (assurance maladie, accidents du travail, retraite), 78% de la même assurance chômage, 76% du compte personnel d'activité, pour l'instant réservé aux salariés. Preuve de l'importance de ces doléances pour les futurs créateurs d'entreprises, ils sont plus nombreux à réclamer la même protection sociale et le même régime d'assurance chômage que les salariés plutôt que l'augmentation du plafond autorisé de leur chiffre d'affaires (74% des réponses).