Après un mois de février un peu décevant (242 millions d’euros), qui a sans aucun doute pâti du contexte lié au Covid-19, les levées de fonds menées par les startups françaises de 10 ans ou moins reprennent des couleurs. Selon nos calculs, elles ont réuni 349,46 millions d’euros dans le courant du mois de mars 2021. Un chiffre élevé, qui démontre que l’investissement dans l’écosystème retrouve son niveau d’avant-crise : le montant s’élevait à 177 millions en mars 2020, quand il s’établissait à 377 millions un an plus tôt. Alors que l’ampleur des tours de table s’accroît d’année en année, l’horizon s’éclaircit à nouveau. Le nombre d’opérations est particulièrement élevé, car 67 ont été enregistrées dans le mois qui vient de s’écouler – contre 37 sur la même période en 2020 et 53 en 2021.
Le contexte sanitaire porte la BioTech
Les amorçages constituent, ce mois-ci, près de la moitié des opérations (au moins 28 sur 67). Comme à leur habitude, les séries A s’en sortent très bien puisqu’elles concernent 18 levées de fonds. Le constat posé fin février se confirme, par ailleurs : les séries les plus avancées se font plus nombreuses ces dernières semaines. On recense ainsi 3 séries B, 1 série C et, même, 3 levées en late stage – un niveau qui n’avait pas été atteint depuis le mois d’octobre 2020. À noter que 5 jeunes pousses ont annoncé des levées supérieures à 10 millions d’euros : PayFit (90 millions), Cubyn et Step Pharma (35 millions chacune), Pledg (15 millions d’euros) et EG 427 (12 millions). Des montants qui confirment que les acteurs installés sont, pour les investisseurs, une valeur refuge en cette période de crise. Notons que la BioTech semble portée par le contexte sanitaire (Step Pharma et EG 247).
Pour ce qui est de l’analyse sectorielle, les technologies liées aux ressources humaines et au management arrivent en tête du classement en matière de montants levés. Le secteur a engrangé en 3 opérations 96,8 millions d’euros, un montant total essentiellement porté par la levée de PayFit. Viennent ensuite, en ce qui concerne le montant : la BioTech (52,95 millions), qui signe une belle performance après deux mois très plats ; la FinTech (42,8 millions), qui continue de représenter une valeur sûre ; puis le transport et la logistique (35 millions). En nombre de tours de table, le classement change quelque peu : la FinTech et la MedTech prédominent (7 et 6 respectivement), suivies des BioTech, technologies dédiées à l’administratif et à la gestion et les services (5 chacune). Très dynamique en février (69,4 millions), le secteur du divertissement et des loisirs s’effondre et n’enregistre qu’une levée de 500 000 euros.
En ce qui concerne la répartition géographique, l’Île-de-France est comme à son habitude en tête du classement avec 33 opérations et 247 millions d’euros levés – dont 19 à Paris, où 205,7 millions ont été amassés. Cinq autres régions se démarquent ce mois-ci, en progressant sur un mois en valeur ou en volume : les Hauts-de-France (20,3 millions d’euros en 5 opérations), la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (18,78 millions en 7 opérations), la Bretagne (17 millions en 2 opérations), l’Occitanie (11,91 millions en 6 opérations) et les Pays-de-la-Loire (9,9 millions en 5 opérations). Comme le mois dernier, la région Auvergne-Rhône-Alpes déçoit quelque peu (2 petites opérations ont permis de réunir la somme de 13 millions d’euros), alors qu’elle affiche d’habitude de bonnes performances.