Le dernier rapport de l'association France Biotech témoigne du dynamisme de l'innovation médicale dans l'Hexagone, qui s'impose comme un des pôles européens en la matière. Il reste pourtant un point crucial sur lequel la France doit s'améliorer : le financement.
Les éditions hebdomadaires de notre MaddyMoney en témoignent : les technologies médicales ont le vent en poupe ! La dernière étude de France Biotech, dévoilée ce mardi, confirme la tendance. Pas moins de 302 entreprises ont répondu à l'enquête de l'association regroupant les entrepreneurs des sciences de la vie. Toutes ne sont pas des startups, loin de là, puisque plus d'un tiers (38%) ont soufflé leur première décennie d'existence et un certain nombre d'elles sont déjà cotées. Mais les données recueillies par France Biotech rendent compte du potentiel du secteur et de sa structuration.
Les 302 entreprises étudiées ont ainsi commercialisés 6 produits thérapeutiques (Biotech) et 110 dispositifs médicaux (Medtech). Et pas moins de 368 produits thérapeutiques et 107 dispositifs médicaux sont actuellement en développement. Troisième européenne en nombre de sociétés Biotech, après le Royaume-Uni et l'Allemagne, et deuxième en nombre de produits de biotechnologies en développement, la France se positionne comme un acteur majeur des technologies médicales au niveau européen mais aussi dans le monde.
Qui sont les entreprises médicales françaises innovantes ?
L'essor des technologies médicales devrait consolider l'expertise française dans les prochaines années. Ainsi, plus d'un tiers (36%) ont 5 ans ou moins d'existence et sont donc encore de phase de développement, dont près des deux tiers (73%) ont été créées par des primo-entrepreneurs. Une tendance qui se traduit dans la structuration des équipes : plus de la moitié (51%) des entreprises de l'échantillon sont de petites structures, qui comptent de 1 à 10 employés. Des équipes restreintes, hautement qualifiées (64% des collaborateurs possèdent au moins un diplôme de grade master et un quart sont des docteurs) et, sans surprise, principalement affectées à la recherche et développement : elle représente 39% des effectifs, loin devant la production, deuxième poste d'affectation.
Les BioTech sont de loin le secteur le plus représenté au sein du panel (49% des entreprises), devant les MedTech qui - si on leur ajoute les sociétés de diagnostics - représentent 26% de l'échantillon. Derrière, 14% des entreprises présentent un modèle mixte, associant développement de produits et services; puis viennent les entreprises de la e-santé, très médiatiques mais qui ne pèsent que 5% du secteur et enfin les BioCleanTech (3%). Preuve du potentiel des entreprises françaises, la plupart des entreprises BioTech n'en sont pour l'instant qu'au stade de POC, premier stade de développement de leur produit.
La problématique cruciale du financement
Davantage que dans d'autres secteurs dont les besoins de financement sont moins importants, les technologies médicales nécessitent des investissements conséquents, notamment en phase d'amorçage. Or, si la France bénéficie de dispositifs de financements publics attractifs - à l'instar du CIR ou du statut JEI - elle pâtit de la frilosité de ses capital-risqueurs : le ticket moyen y était de 7,1 millions d'euros en 2016, contre 20 millions au Royaume-Uni et 33 millions en Suisse.
Et après 2015, qui avait constitué "un cru exceptionnel", selon France Biotech, en matière de financement de l'innovation médicale, l'année 2016 a logiquement constitué un repli, avec 774 millions d'euros collectés par les entreprises françaises du secteur. L'élection présidentielle américaine, source d'incertitudes, a notamment nourri l'attentisme des investisseurs. "L’année 2017 s’annonce plutôt prometteuse avec 616 millions d'euros levés durant les 9 premiers mois de l’année tous types de financement confondus dont 36% en capital-risque, 13% en IPO et 51% post-IPO avec un ticket moyen de 11,2 millions d'euros", souligne le rapport de France Biotech, optimiste.