Si le coworking a encore de beaux jours devant lui, il est une autre tendance qui monte : le partage de ressources entre entreprises. À l’heure où les notions d’entraide et de partage gagnent la société, et où le collaboratif émerge au sein des entreprises, ce mode de fonctionnement se révèle particulièrement adapté aux startups et autres TPE, en demande de flexibilité et disposant de moyens limités. En témoigne le succès de la startup Bureaux À Partager, qui a levé deux millions d'euros l'année dernière pour renforcer son offre au service d’une nouvelle forme de travail basée sur le partage et la flexibilité.
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Une conclusion à laquelle est aussi parvenu MMA à l'issue de son étude réalisée par l’institut Kantar TNS auprès d’un échantillon de 436 dirigeants d’entreprises, représentatif des entreprises françaises de moins de 10 salariés. Ainsi, 22% d'entre eux ont prêté ou emprunté au moins une ressource sur ces 12 derniers mois. Les entrepreneurs plébiscitent le partage de bureaux (13 %) ainsi que le prêt et l’emprunt d’équipements (11 %). À noter que le collaboratif est une pratique qui s’inscrit dans la durée : ainsi, les TPE qui se sont lancées dans le partage de bureaux sont 44% à le faire régulièrement, contre 7% qui le font seulement de temps en temps.
Une forme de networking
Interrogées sur les raisons qui les incitent à se lancer dans l’entraide et le partage de ressources, les dirigeants de TPE évoquent d’abord les économies d’argent (maîtrise et mutualisation des frais, 33% des réponses) et la possibilité d’adapter leurs capacités de production de manière rapide et flexible (20%). Ils jugent aussi que cette pratique permet de créer et entretenir de bonnes relations avec son réseau (12%).
Au-delà de leur implication actuelle, près de la moitié des très petites entreprises seraient en situation de se lancer dans le collaboratif interentreprises, soit parce qu’elles sous-utilisent ces ressources - à l'instar des flottes de véhicules (6%) - ou parce qu’elles en manquent (espaces de travail insuffisants, 16 %). Si un tiers des gérants déclarent vouloir partager leurs bureaux ou ateliers à l’avenir, un peu plus du quart (27%) restent totalement réfractaires à tout partage de ressource.
L’assurance, un levier pour inciter les TPE à s’entraider
Le manque de confiance est le premier frein aux échanges, 15% des entrepreneurs déclarant ne pas faire suffisamment confiance à leurs partenaires. La grande majorité des dirigeants de TPE (entre 54 et 72% selon le type de ressource) estime en outre ne pas bénéficier d’une bonne assurance pour pratiquer le collaboratif.
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Pour pallier ce manque de confiance, l'assurance semble être la solution pour les entrepreneurs : 61% d’entre eux pensent d'ailleurs qu’une couverture spécifique serait nécessaire. Pour ces mêmes gérants, une assurance dédiée les inciterait à multiplier les échanges : 40% à 43% des TPE partageraient bureaux, locaux, équipements, places de parking et véhicules en échange d'une meilleure couverture.
" Au-delà des ressources mesurées dans cette première enquête,
on peut penser que, bientôt,
d’autres formes de pratiques collaboratives pourront émerger
comme les achats groupés ou encore le financement participatif "
Hervé Frapsauce, directeur général MMA