Le Circular Challenge est le plus grand concours de startups autour de l'économie circulaire en Europe. Il aura lieu le 18 Novembre 2017 à la Sorbonne, pendant la Cité de la Réussite. L’occasion pour Maddyness de défricher l’écosystème encore méconnu de l’économie circulaire, et de vous faire gagner quelques places pour l'événement. 

Depuis 1989, la Cité de la Réussite s’est imposé comme l’un des plus grands carrefours européens d’échanges et de débats intergénérationnels sur les thèmes essentiels de société. Cette édition aura lieu les 18 et 19 novembre dans les amphithéâtres de la Sorbonne et rassemblera des décideurs de la vie politique, économiques et de la société civile. En tout, ce sont plus de 10 000 personnes qui viendront écouter les tables rondes où se pressent des chefs étoilés, des acteurs, des metteurs en scènes, des patrons comme le PDG de Renault Carlos Ghosn ou l’économiste Jacques Attali.

Pendant la première journée de l'événement aura lieu le Circular Challenge, événement qui s’est immédiatement positionné comme l'un des plus grands concours de startups autour de l'économie circulaire en Europe. Son objectif : récompenser les entreprises à fort impact environnemental, que cela soit via la proposition de nouveaux matériaux pour produire des biens de consommation, ou grâce à la facilitation de la collecte des déchets par les particuliers ou les entreprises. Propulsé par CITEO, l’un des acteur de référence de l’économie circulaire, celui-ci attire aussi bien les startups françaises qu’étrangères.

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Comme une impression de déjà vu

CITEO, c'est le fruit de la fusion entre Eco-Emballages et Ecofolio qui a eu lieu l'été dernier. Eco-Emballages a été le premier éco-organisme créé en France : une société privée investie d'une mission d'intérêt général par les pouvoirs publics, en l'occurrence la collecte, le tri et le recyclage des emballages ménagers. Depuis 1992, cette société sous agrément de l'État s'est invitée dans nos vies pour devenir l'un des acteurs majeurs de l'économie circulaire. Vous êtes forcément un jour tombé sur leur logo où deux flèches vertes s'entrelacent comme le Yin et le Yang pour vous inviter à recycler un emballage.

Spécialisée dans les emballages, l'entreprise a été rejointe par d'autres acteurs dédiés à différentes filières comme le textile, les médicaments ou les piles. C'est chez Ecofolio, éco-organisme qui pilote le recyclage du papier, que Frank Gana entrera en 2012 après avoir roulé sa bosse dans le milieu startup.

Pour Frank, qui a vécu les débuts de l'écosystème startup en France, observer la progression de l'économie circulaire donne une impression de déjà vu« Cela ressemble très fortement à l'écosystème des startups à la fin des années 90, raconte-t-il. C'est-à-dire pas très structuré... On sent que ça frémit, il y a de plus en plus de cash qui rentre, beaucoup de fonds d'impact se créent... »

Bien sûr, cela n'est pas aussi tranché. L'économie circulaire bénéficie des avancées de ces 20 dernières années, durant lesquelles l’environnement juridique a beaucoup évolué, avec par exemple la naissance de la SAS, ou des Bons de Souscription de Parts de Créateur d'Entreprise. Aujourd’hui, plus de professionnels savent gérer la propriété industrielle et les pactes d'actionnaires dans un monde de startups.

Mais le secteur de l’environnement, où la culture des startups est peu développée, attire encore peu ce genre de profils. Il reste beaucoup de choses à défricher, comme en 1998, « sauf que la frustration est plus grande, car nous savons maintenant que tout pourrait aller beaucoup plus vite !, remarque Frank. Il n'y a pas encore cette notion de fulgurance que l'on peut retrouver dans le monde traditionnel des startups. »

L'écosystème est toutefois très différents de celui de l’IT ou des médias, où les “effets d’échelle et de réseaux” sont bien plus importants que dans une filière industrielle. Les ratios de financement et les niveaux d’exits sont différents. Les repères ne sont pas les mêmes non plus : on parle moins de visiteurs et de life time value, mais plus d’EBIT (Bénéfice avant intérêts et impôts), de CAPEX (de l'anglais capital expenditure, ou dépenses d’investissement) et d’immobilisations, c'est-à-dire de dépenses qui ont une valeur positive sur le long terme. Au final, l’une des vraies singularités du secteur se situe dans l’intégration de KPI (indicateurs de performances) qui sont externes à l’entreprise. L’économie circulaire n’utilise ainsi pas uniquement des KPI mesurant l’impact financier (mon entreprise est-elle rentable ?), mais aussi des KPI évaluant l’impact sur la société ou sur l’environnement (mon entreprise diminue-t-elle le taux de CO2 s’échappant de ses usines ?

L’écosystème autour de cette économie se construit petit à petit, avec ses propres spécificités, conscient de sa propre jeunesse, tout en bénéficiant de certaines des avancées IT, comme l’intelligence artificielle.  Le volet chimie du secteur profite aussi des nouvelles technologies, lorsqu’il faut par exemple « hacker des bactéries ou de l’ADN pour créer de nouveaux matériaux. » C’est justement ce que Frank trouve de plus excitant dans sa mission : piocher dans les autres secteurs pour injecter de l'innovation dans l’économie circulaire.

Côté financement ?

Du côté des financements de l’économie circulaire, il aura fallu attendre un élan philanthropique pour lancer la machine : « Depuis que Bill Gates a annoncé qu'il donnait une majorité de sa fortune à sa fondation pour faire avancer les sujets, de nombreuses personnalités fortunées ont pris le pas, comme Mark Zuckerberg ou Marc Benioff de Salesforce, générant un afflux massif d'argent, un intérêt d’ailleurs très vite repris en dehors de la philanthropie par le monde de la finance avec l’essor de “l’impact investment”. »

Le financement des startups de l’économie circulaire est ainsi en train de prendre forme. Frank espère que les structures d’accompagnement suivront.

En effet, il existe deux types de structures accompagnatrices : les généralistes, dont il faudrait adapter les “best practices” à l'économie circulaire pour mieux coller aux contraintes, aux risques et aux opportunités du secteur. Et les structures spécialisées dans l'entrepreneuriat social, comme MakeSense, plutôt branchée ESS. « Je n'ai rien contre l'ESS. Ces entreprises font un travail formidable, s’exclame le CDO de CITEO. Mais résumer l'économie circulaire à l'ESS, est un problème. »

Il cite alors l’exemple de Carbios, entreprise cotée en bourse qui travaille dans le recyclage des plastiques en appliquant les biotechnologies à la plasturgie. Cette société créée en 2011 faisait déjà 12 millions d’euros de chiffre d’affaire en 2015, après avoir passé plusieurs années en R&D. Carbios représente ainsi une belle démonstration du potentiel de l’économie circulaire. La startup auvergnate a d’ailleurs été récemment choisie par L’Oréal pour industrialiser le biorecyclage de ses plastiques. Il est en effet difficile de les classer du côté de l’économie sociale et solidaire et d’imaginer comment un incubateur ESS pourrait les aider efficacement.

S’il n’y a pas de spécialistes de l’accompagnement de l’économie circulaire aujourd’hui… CITEO pourrait bien en prendre le chemin sous l’impulsion de son nouveau CDO.

La raison pour laquelle ce nouvel éco-organisme veut remplir ce manque est simple : CITEO veut être proactif et stimuler l'écosystème afin de générer un maximum d’innovation et de créativité à diffuser au plus vite chez ses clients. Les entreprises s’impliquent de plus en plus dans la défense de l'environnement, que ça soit par conviction, pour bénéficier d’un avantage concurrentiel ou par obligation de se plier à une réglementation de plus en plus sévère. Lego communique beaucoup sur le recyclage de leurs briques, H&M s’est fixé comme objectif à 5 ans que l'ensemble de leurs vêtements soient recyclés… « Tout le monde y va de son objectif, mais pour l’atteindre, il faut innover ! », s’exclame Frank. En apportant son soutien à cet écosystème, CITEO assure à ses clients un moyen sûr et efficace de sourcer l’innovation, en identifiant les startups les plus prometteuses. Car pour être éligible à travailler avec Carrefour, Coca-Cola ou L'Oréal au niveau monde, un certain niveau d'industrialisation est requis !

Make our planet great again !

La France semble posséder toutes les cartes pour s’imposer comme l’écosystème de référence sur le domaine de l’économie circulaire. Frank Gana nous le confirme, la place de leader est encore à prendre puisqu’aucun pays ne domine le secteur : « Contrairement à d'autres verticales, comme les fintechs ou le hardware, il n'y a pas un écosystème géographique centralisant la majorité des innovations du secteur. Il y a donc une vraie opportunité à marquer des points, à différencier notre écosystème géographique des autres et à devenir l'écosystème de référence pour l’économie circulaire. »

Pour lui, la forte prise de position du Président Macron face à Donald Trump avec son Make our planet great again!” n’a pas été réalisée à la légère. Les États-Unis ou la Chine (les 2 pays les plus pollueurs) n’ont pas encore pris le leadership sur la transition environnementale. La France a donc encore toutes ses chances pour en prendre les rênes.

Le Circular Challenge est un moyen d’identifier les nouveaux entrepreneurs de ce secteur et de leur donner une plateforme, à la fois médiatique, mais aussi de la visibilité vers de potentiels clients.

Vous souhaitez assister au Circular Challenge ? Expliquez, en commentaire de cet article et en une phrase, pourquoi le domaine de l’économie circulaire vous intéresse, et remportez l’une des 10 places mises en jeu par CITEO

Cet article est une preview du numéro 1 de Terra Incognita, magazine qui va à la rencontre des entrepreneurs. Pour participer aux prochaines interviews, c'est ici