C'est une nouvelle étape pour Hyperloop Transportation Technologies, l'une des trois sociétés qui planchent sur le projet de train en suspension Hyperloop. La société a obtenu l'accord des autorités pour transformer une ancienne base militaire située à côté de Toulouse en centre de recherches, où elle devrait procéder dès l'année prochaine à des premiers essais.
Révolution ! L'Hyperloop débarque en France et c'est pour demain... ou presque. Plus précisément, ce train du futur à très grande vitesse (1200 km/h en vitesse de pointe) doit être testé à Toulouse dès l'année prochaine. C'est ce qu'a annoncé à France Info Bibop Gresta, président d'Hyperloop Transportation Technologies (HTT) , l'une des trois sociétés travaillant sur ce projet titanesque. "On commence la construction en février, a-t-il expliqué. On espère pouvoir démarrer les premiers essais six mois plus tard." Certes, il ne s'agira que de voyages d'essai dans l'enceinte d'une ancienne base militaire reconvertie par l'entreprise en centre de recherches. Mais le projet n'aura jamais été aussi avancé en-dehors des États-Unis, son berceau.
La construction du premier hyperloop, le train du futur propulsé à 1200km/h, pourrait avoir lieu à Toulouse "début 2018", envisage B. Gresta pic.twitter.com/eQP3cud0qj
— franceinfo (@franceinfo) 19 octobre 2017
L'Hyperloop est un projet ambitieux, porté par Elon Musk, qui pourrait radicalement modifier nos habitudes de mobilité. Le concept ? Des capsules dans lesquelles prendraient place des passagers - mais aussi des marchandises - se déplaceront via un champ magnétique le long d'une voie faite d'un tube à basse pression. Signe particulier : ce projet "open source" n'est qu'une ébauche dont peuvent s'emparer différentes sociétés privées pour le concrétiser.
C'est ce qu'ont fait trois d'entre elles : HTT, qui devrait donc lancer ses premiers essais mi-2018, Transpod et Hyperloop One. La deuxième, canadienne, a prévu d'installer une piste d'essais entre Calgary et Edmonton. C'est la troisième société qui est pour l'instant la plus avancée, ayant déjà réalisé - avec succès - un essai en plein désert du Nevada au printemps. Un engin-test est parvenu à s'élever au-dessus des rails pendant un peu plus de 5 secondes, atteignant la vitesse de 112 km/h, selon Hyperloop One.
Une rentabilité express
Les trois sociétés misent beaucoup sur ce moyen de transport, qui raccourcirait considérablement le temps de transport (25 minutes seulement entre Toulouse et Montpellier, 30 minutes entre Paris et Amsterdam ou entre San Francisco et Los Angeles...) tout en présentant une meilleure rentabilité que nos technologies en pointe à l'heure actuelle, à commencer par le TGV, grande fierté française. "L'Hyperloop a une économie qui fait qu'il va pouvoir être rentable à 8-10 ans", assure Bibop Gresta, président d'HTT.
C'est également ce qu'a conclu Transpod à l'issue de son étude de coût pour évaluer la pertinence de construire des lignes Hyperloop en Europe, publiée cet été. La société estime qu'il faudra dépenser 19,3 millions d'euros par kilomètre pour qu'une ligne Hyperloop voie le jour, soit "un tiers de moins que pour une ligne à grande vitesse classique". Ce qui n'est pas tout à fait vrai : les lignes à grande vitesse construites ont nécessité des investissements allant de 5,5 (pour la ligne Paris-Lyon) à 19,7 millions d'euros (pour la LGV Méditerranée) par kilomètre. Reste que, comme le souligne Bibop Gresta, "si vous regardez le métro, le TGV, on se rend compte que sans subvention, sans aide publique, il est impossible d'effectuer ces investissements".