Les LegalTech sont de plus en plus nombreuses à miser sur un modèle B2B2C qui passe par une collaboration avec leurs meilleurs détracteurs, les avocats. Rien n'était pourtant gagné au départ. On rembobine.
La concurrence fait rage entre les jeunes pousses de la LegalTech ! Alors que certaines d'entre elles, à l'instar de Demander Justice, font face à une levée de boucliers de la part des avocats qui se plaignent d'une concurrence déloyale, elles sont de plus en plus nombreuses à miser sur un modèle B2B2C qui passe par une collaboration avec leurs meilleurs détracteurs. Rien n'était pourtant gagné au départ.
À leur arrivée sur le marché français il y a quelques années, les LegalTech s'aperçoivent rapidement que leurs relations avec les professions juridiques vont s'avérer compliquées. En cause : elles font partie des professions réglementées, au même titre que les taxis. De quoi garantir aux clients une certaine déontologie et un exercice de la justice dans les règles de l'art. Mais l'heure est à la dérégulation. Uber et Emmanuel Macron ont chacun oeuvré pour que les barrières à l'entrée tombent, le premier dans le secteur des taxis, le second dans celui du notariat avec sa loi éponyme.
De la confrontation à la collaboration
Une myriade de services ont vu le jour, permettant d'acheter en ligne et à moindres frais un certain nombre d'actes juridiques, du contrat de travail à celui de location. Une embardée sur les platebandes des avocats, jusque-là maîtres en leur secteur. D'autant que les sites proposent des tarifs alléchants, à partir de quelques dizaines d'euros, et une rapidité de service inédite. Deux critères sur lesquels les avocats ne peuvent s'aligner.
C'est pourquoi Legalife a eu l'idée de leur proposer son service en marque blanche, directement intégré aux sites des avocats. La startup vient d'annoncer un partenariat avec Azko, agence spécialiste du business développement pour les cabinets d’avocats. Le but ? Équiper les quelque 27 000 cabinets partenaires avec le service Legalife et permettre aux avocats d'automatiser une partie de leurs actes. Les prix sont alors à la discrétion des avocats, incités à baisser leurs tarifs pour les prestations proposées par ce biais. "Cela permet aux avocats d'être compétitifs par rapport aux LegalTech, explique François Marill, cofondateur de Legalife. Et cela leur laisse plus de temps pour se concentrer sur des prestations à plus forte valeur ajoutée."
Le filon est porteur. LegalActe, qui oeuvre pour l'instant en B2B, souhaite elle aussi développer un service à destination des avocats. "Nous souhaitons développer également le B to B en marque blanche pour permettre aux professionnels d’utiliser notre service directement auprès de leurs clients", précise Cédric Guinais, associé fondateur de LegalActe. Et d'autres jeunes pousses pourraient rapidement se positionner elles aussi sur ce créneau disputé. Preuve que la réconciliation entre LegalTech et avocats est à l'oeuvre.