L'histoire commence en 2013. Frédéric de Gombert, alors en mission chez un acteur majeur du luxe "à la française", intervient pour le compte de Smile. Il découvre que les équipes marketing en charge des descriptifs produit pour le site Internet sont à bout. À chaque nouvelle collection, elles doivent saisir sur Excel des informations produits.
Problème : les fichiers Excel engendrent régulièrement des erreurs, et la collaboration n’est pas simple. En descendant boire un café, Frédéric de Gombert comprend que les équipes en charge des descriptifs marketing pour les magasins vivent le même cauchemar. L’idée lui vient alors de créer un logiciel pour faciliter l’enrichissement des fiches produits de manière collective. Akeneo était né.
Après une première levée de fonds de 350 000 euros auprès de Kima Ventures et de Nestadio Capital, ils ouvrent la solution en open source afin d’acquérir plus rapidement leurs premiers utilisateurs. La startup mise alors sur l’écosystème des développeurs pour employer et développer de nouvelles applications à son logiciel et l’intégrer aux grandes solutions du marché.
La plus internationale des startups nantaises
Et ça marche : un an plus tard, Akeneo lève 1,8 million d'euros auprès d'Alven Capital pour accélérer ses efforts commerciaux au niveau international. Elle ouvre dans la foulée des bureaux à Boston et à Dusseldörf (qui totalisent 18 collaborateurs et génèrent aujourd'hui 70% du chiffres d'affaires). Des filiales où tous les collaborateurs sont encouragés à passer du temps, pour répandre les valeurs de l'entreprise.
" La culture est notre plus grande force, notre bien le plus précieux "
Frédéric de Gombert, CEO d’Akeneo
En France, c'est à Nantes qu'Akeneo a choisi d'installer son siège. Un siège pour le moins atypique : au coeur de la ville, un château aux allures de Moulinsart surplombe 4000m2 de verdure, et des hérons se balladent entre la mare, le terrain de palet (la pétanque de l'Ouest) et le barbecue. Car Akeneo tient au bien-être de ses 66 collaborateurs nantais : une masseuse vient une fois toutes les deux semaines, une coiffeuse tous les mois et un Pub, le Chaquip, ouvre exclusivement pour les employés tous les vendredis soir après les Friday talks - moments de partage de l’ensemble de l’équipe (avec visio pour les employés à l’international).
Les offices américain et allemand ne sont pas en reste : "Ils ont été pensés comme des maisons afin de pouvoir accueillir simultanément les équipes locales et les collègues en vadrouille" explique Frédéric de Gombert. Quant aux Américains et aux Allemands, ils viennent systématiquement passer quinze jours à Nantes lorsqu’ils démarrent leur aventure chez Akeneo.
La nouvelle norme du marché
Cette culture de l'internationale est toujours au coeur des préoccupations d'Akeneo. En mars dernier, son investisseur historique, Alven Capital, a remis la main au portefeuille, et Partech Ventures s’est laissé convaincre par des chiffres affolants, notamment une croissance annuelle de 200%. Ce nouveau tour de table de 11 millions d'euros doit notamment servir à renforcer les équipes de R&D afin d’accélérer le développement de la jeune pousse à Londres.
" Le modèle solide d’Akeneo, sa pertinence à l’international et l’ambition de sa brillante équipe, nous ont totalement convaincus. Akeneo s’apprête à établir la nouvelle norme du marché "
Reza Malekzadeh, associé de Partech Ventures
Aujourd'hui, Akeneo revendique 40 000 installations de sa version en open source (près de deux par heure), 120 clients grands comptes (parmi lesquels Adidas, Samsung ou Universal) et vient d’être élue Start up de l’année par le cabinet d'Ernst & Young. Sa version 2.0 qui sort ce jeudi 28 septembre, promet une refonte totalement repensée pour l’utilisateur final, loin des tableurs d'Excel qui donnaient des sueurs froides aux clients de Frédéric de Gombert.