Eligo Bioscience lève 20 millions de dollars pour révolutionner la médecine de précision

La startup française Eligo Bioscience a réussi à convaincre le fonds américain Khosla Ventures. L'actionnaire historique Seventure a lui aussi participé à ce deuxième tour de table.

Deux ans après avoir réalisé un premier tour de table de 2,4 millions d'euros, Eligo Bioscience passe à la vitesse supérieure. La startup annonce avoir bouclé une levée de fonds de 20 millions de dollars (16,8 millions d'euros) auprès du fonds d'investissement américain Khosla Ventures et de son actionnaire historique Seventure. "Nous travaillons avec des fonds qui parient sur le long terme et croient à des projets révolutionnaires", se réjouit Xavier Duportet, fondateur et président d'Eligo Bioscience. Dans le portefeuille de Khosla Ventures, on trouve ainsi Hyperloop, Instacart ou Scribd mais aussi de nombreuses startups MedTech et BioTech.

Rien d'étonnant donc à ce que le fonds se soit intéressé à Eligo Bioscience, spécialiste de la manipulation microbienne. "Nous développons une nouvelle génération de médicaments qui intervient sur les microbiomes", explique Xavier Duportet. La startup a ainsi mis au point une technologie qui permet aux traitements de "scanner le code génétique des bactéries et de tuer uniquement celles qui possèdent des séquences" aux effets négatifs sur l'organisme. Une solution plus précise et moins invasive pour traiter infections, obésité ou même cancers que les antibiotiques, qui détruisent purement et simplement la flore microbienne, pourtant naturellement présente dans l'organisme et nécessaire à son bon fonctionnement.

Cette levée de fonds va donner un peu d'air à la startup française, qui est en train de doubler la taille de son équipe pour atteindre les 15 collaborateurs. Malgré sa dimension très internationale - quelque 10 nationalités cohabitent dans l'équipe - il n'est pas question d'un déménagement aux États-Unis comme l'exigent certains fonds. "Nous avons la chance que Khosla ne nous demande pas de nous déplacer outre-Atlantique, souligne Xavier Duportet. Le fonds a investi dans la structure française et nous n'avons donc même pas eu à créer de filiale aux États-Unis."