Dire que les entreprises ont été secouées par la crise est un euphémisme. Au mieux, elles ont connu une croissance, au pire, elles ont fait faillite. Au milieu, beaucoup d’entre elles se sont battues pour garder la tête hors de l’eau et préparer l’après-confinement. Dans cette période d’incertitude, les chef·fe·s d’entreprise se sont parfois retrouvé·e·s bien seul·e·s pour faire face à cette accélération soudaine ou à cet arrêt brutal de leur activité. Les structures d’accompagnement - comme les incubateurs, les accélérateurs, les VCs et les mentors - ont été un soutien pour beaucoup des dirigeant·e·s. VIVA Lab, le pôle de soutien aux innovations liées au bien-vieillir initié par la Caisse nationale d’Assurance vieillesse et ses partenaires, a lui aussi décidé de maintenir son programme d’accompagnement pour aider ses pépites à vivre cet épisode au mieux.
Une crise entre opportunités et menaces
Le secteur de la silver economy a connu la même vague que les entreprises de la tech : certaines ont connu une accélération, d’autres ont vu leur activité freinée dans leur élan comme en témoigne François Monie, directeur général de la startup Picto Access. Celle-ci aide ses clients - entreprises, établissements publics, transport - à référencer et communiquer sur les outils mis en place dans leurs locaux pour accueillir des personnes à mobilité réduite, malentendantes ou encore malvoyantes. "L’année 2020 a été compliquée car nous l’avions envisagé comme une rampe de lancement. Nous avons dû faire face à un double coup d’arrêt avec le recul des élections communales et la fermeture des établissements" , confie t-il.
À contrario, la startup HappyVisio qui propose aux retraités d'assister à des activités animées par des professionnels en visioconférence, a été très sollicitée. "Notre propre réseau de caisse de retraite et nos partenaires ont beaucoup utilisé cet outil pour faire basculer l’offre d'événements qu'ils proposaient habituellement en présentiel sur du distanciel" illustre Frédérique Garlaud, directrice nationale de l’action sociale de l'Assurance retraite. Ce premier confinement a finalement permis à la startup de découvrir d'autres facteurs de développement et aux entreprises utilisatrices d’imaginer d'autres canaux d'entrée pour toucher "des personnes qui ont du mal à se déplacer ou qui appréhendent de se retrouver en communauté, au moins au départ".
Quelle que soit la situation rencontrée par les entrepreneurs·euse·s au cours de cette dernière année, VIVA Lab a tenu à poursuivre son activité pour les aider à gérer cette crise au mieux en faisant preuve d'adaptation et de flexibilité.
Une adaptation des programmes d'accompagnement
Initié en 2019 par l'Assurance retraite, la Banque des Territoires – Groupe Caisse des Dépôts, la Mutualité sociale Agricole, l'Agirc-Arrco et France Active, le pôle VIVA Lab propose un accompagnement sur-mesure aux porteurs de projets. Celui-ci est mis en œuvre par ses 20 partenaires (clusters, centres experts, living labs…) référencés dans toute la France. Tous ont répondu présents pendant le confinement. "L'accompagnement a été ajusté lorsque c'était pertinent pour les entreprises entrées avant le confinement. Pour les nouvelles entrantes, le programme a été pensé en fonction de la situation" , précise Marie-Gabrielle Lannegrace, responsable conseil et accompagnement des entreprises solidaires chez France Active.
"L’aide de VIVA Lab a été essentielle durant cette période, confie François Monie. Nous avons pu continuer et même accélérer le développement de notre solution, notamment la partie sur les avis laissés par les utilisateurs. Tout cela a été rendu possible grâce à l’accompagnement octroyé par ViVA Lab (à toutes les entreprises sélectionnées). Nous avions également prévu de travailler sur notre notoriété pour aller toucher d’autres cibles. Nicolas Menet, directeur général de Silver Valley (partenaire de VIVA Lab) nous a permis d'optimiser notre stratégie d’influenceur pour augmenter notre visibilité et toucher de nouveaux clients" . Ces échanges avec cet expert de la silver economy leur a permis de repenser leur communication et d'envisager d’autres contenus pour présenter leur solution. "Être sélectionné par VIVA Lab signifie, en effet, bénéficier d'un vrai réseau de professionnels" à même d’aiguiller les entrepreneurs·euses en cas de crise, confirme Marie-Gabrielle Lannegrace.
Parallèlement, les startups rencontrant des contre-temps liés à la crise n'ont pas été abandonnées. Pour épauler My Jugaad, entreprise d'aide au déménagement des seniors "percutée par le confinement, nous avons décaissé plus rapidement sa subvention de 20 000 euros afin de minimiser son ratio d’endettement” , détaille de son côté Benjamin Leroux, responsable de l’animation et du développement des territoires à l’Assurance retraite. L'accompagnement d’HappyVisio, très sollicitée, est quant à lui intervenu post-confinement. "Nos partenaires-fondateurs et nos partenaires sur le terrain vont l’accompagner dans sa levée de fonds" , probablement accélérée par les pistes de développement mises en exergue par le confinement.
Une envie d'aider ce secteur renforcé par la crise
"La structuration de notre service basée sur un dialogue entre les partenaires et un relais dans les territoires nous a permis de continuer à recevoir des candidatures. Nous avons maintenu les 7 comités de pilotage prévus" , se réjouit Frédérique Garlaud. Cela a permis à la structure d'accueillir onze entreprises de plus pendant le confinement, menant à une vingtaine le nombre de sociétés prises sous son aile en 2020.
La directrice nationale de l'action sociale de l'Assurance retraite réalise un bilan plutôt positif de l'année qui vient de s'écouler. "Nous avons reçu plus de 200 demandes d'accompagnement contre 113 l'année passée et nous comptons bien continuer sur la même lancée pour 2021 et même 2022" . Le pôle VIVA Lab accueillera de nouveaux projets dans leur développement malgré l’incertitude qui pèse sur l’économie et les entreprises françaises grâce à "l’enveloppe de 2 millions d'euros de seuil d’investissement décidée par le Conseil d’administration et courant jusqu’à 2022" . Le budget du projet devra ensuite être réétudié.
Le problème du maintien à domicile des seniors ne risque pas de disparaître. La crise sanitaire a même permis de mettre en avant ce sujet, soulignant le besoin de trouver des solutions, de les développer et de les déployer le plus rapidement possible.
Maddyness partenaire média de l’Assurance retraite