Il y a quelques semaines, Maddyness rencontrait Charles Egly, cofondateur de la FinTech Younited Credit. L'occasion de faire le point sur un secteur qui tend à se structurer.
Comment se porte, selon vous, le marché européen des FinTech aujourd'hui ?
Toutes les FinTech d'Europe Continentale bénéficient aujourd'hui du Brexit. Jusqu'ici, les investisseurs internationaux avaient tendance à plutôt investir dans les FinTech anglaises, qui elles, ensuite, pouvaient aller dans les autres pays grâce au passeport européen. Ça ne sera plus le cas, car les investisseurs reportent désormais leur attention sur les FinTech d'Europe Continentale, qui elles peuvent bénéficier du passeport européen.
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Désormais, l'argent se focalise sur les leaders européens, sur les scaleups avec un potentiel de leadership. Pour ces entreprises, dont Younited Credit fait partie, chercher à lever des fonds n'est pas un problème. En revanche pour les tout nouveaux entrants, cela semble plus compliqué : cela fait 5-10 ans que le marché des FinTech s'est ouvert, la création de nouvelles startups commence à s'essouffler. Il y a trois ans il y avait de l'argent pour tout le monde, le marché était naissant, les investisseurs testaient les nouvelles idées, mais désormais les recettes "gagnantes" sont connues.
Quelles sont, selon vous, les scaleups européennes à suivre sur le marché des FinTech ?
Dans l'ensemble, on retrouve principalement des FinTech Anglaises, mais aussi Françaises et Allemandes. On retrouve par exemple la néobanque berlinoise N26, mais aussi les anglais Atom Bank et Starling Bank. Sur les moyens de paiement on retrouver Leetchi, mais aussi Transferwise. la FinTech allemande Raisin mais également partie des scaleups à suivre de très près. Younited Credit, quant à lui, est leader sur les plateformes de crédit au ménage.
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Le marché Français des startups est bouillonnant et rattrape petit à petit le marché Anglais, après avoir dépassé l'Allemagne. Les belles succès stories françaises (SigFox, BlaBlaCar, Teads, etc.), quel qu'en soit le secteur, attirent désormais les investisseurs internationaux et cela profite à tous les secteurs, dont les FinTech.
Comment les Français accueillent les FinTech ?
La FinTech, c'est encore un secteur naissant dont le jargon n'est pas compris par le grand public. En revanche, on remarque aujourd'hui que les FinTech et plus généralement les startups recrutent de plus en plus de jeunes diplômés, qui rêvaient auparavant d'aller dans les grands groupes. C'est très positif, les mentalités changent, le bouche à oreille facilite leur adoption par le grand public. Cela se démocratise mais nous souffrons encore d'un déficit de notoriété. Il faut éduquer le grand public aux startups et à nos services.
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Les pouvoirs publics, de leur côté, essaient d'attirer du business de la City vers la place de Paris mais les autres capitales européennes font la même chose. Nos politiques sont tout de même moins à la pointe de l'innovation que les Anglais, pour le moment, mais c'est culturel et ça n'est pas lié au gouvernement. L'État communique très bien auprès de la FrenchTech, la fiscalité est bonne pour les investisseurs et les business angels, mais moins l'état en fait, mieux c'est. Il faut qu'ils nous laissent avancer pour que le secteur puisse maturer.